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© philippe delacroix
Portrait par Philippe Escalier
Christian Hecq
“Boulevard du boulevard du boulevard”

Après "Musée haut, Musée bas", Christian Hecq enchaîne au Rond-Point avec "Boulevard du boulevard du boulevard". D'une voix grave teintée d'un très léger accent belge, le comédien a abordé la pièce et son parcours.
"Daniel Mesguich est la première personne qui m'a fait travailler lorsque je suis arrivé en France et c'était justement pour Boulevard du boulevard" ! Dans ce patchwork en forme de libre promenade sur les terres de Feydeau, Labiche et Courteline, entière liberté de s'exprimer est laissée aux acteurs, les auteurs n'étant que prétexte. Il en découle une façon inhabituelle de travailler, chaque comédien préparant des scènes reliées entre elles par des enchaînements toujours cocasses. "C'est un spectacle qui m'a marqué parce qu'extrêmement déjanté", précise Christian Hecq avant d'ajouter : "À la création, je jouais beaucoup de maris trompés et m'étais inspiré d'Achille Talon." Un rôle sur mesure pour ce comédien (un matheux d'abord attiré par la physique) dont la vocation a été initiée par la danse-théâtre. "J'étais passionné par le mouvement, plus que par le texte. Je travaillais le mime que j'aime beaucoup, mais dont il faut se servir avec précaution. Ma mère voyant que mes études ne me rendaient pas heureux m'a poussé à entrer à l'Insas (grande école bruxelloise du spectacle qui compte Benoit Poelvoorde parmi ses membres, ndlr). Mais au départ, ce métier me semblait trop inaccessible." Loin des appréhensions de sa jeunesse, il participe à de nombreux projets de qualité. Celui de Gildas Bourdet, La Main passe avec Francis Perrin, lui permet de recevoir le Molière de la révélation masculine. Tout récemment, il a monté son propre spectacle, un très visuel Et Dieu dans tout ça avec Charlie Degotte, metteur en scène pour lequel il ressent une profonde admiration. Christian Hecq a aussi goûté au cirque. "J'ai toujours eu envie de goûter à la piste, d'être vu à 360 º et regardé de partout. J'ai fait il y a quelques années un duo burlesque Achille et Léonie avec un grand clown, Karina Bonan, rencontrée par hasard. Avec elle, nous représentions la Belgique au Festival du cirque de demain." Une ambiance particulière qu'il retrouve sur le tout récent tournage Cabaret Paradis, le premier film de Shirley et Dino réunissant nombre d'artistes de cabaret, des danseuses et des magiciens.
De son parcours varié (le théâtre ne l'a jamais empêché de tourner) il retient qu'il a eu la chance immense d'enchaîner les rôles. "Le danger qui guette dans ma situation c'est de ne pouvoir retrouver une fraîcheur et un bonheur intacts à chaque fois. D'où l'importance de travailler avec des équipes et des metteurs en scène différents." S'il a réalisé un certain nombre de rêves - parmi eux, jouer Harpagon -, il garde encore quelques envies magiques comme celle de travailler en compagnie de Jérôme Deschamps ou de James Thiérrée. Sans oublier sa ville natale, "à Bruxelles, la vie est plus simple, le contact avec les gens plus facile, même quand on ne vous connaît pas, vous avez un crédit". Il s'est parfaitement adapté à Paris dont il sait les défauts et apprécie les qualités : "À Paris, la reconnaissance se gagne en travaillant avec des gens connus. Mais on peut tout y faire !"
Paru le 08/03/2006
BOULEVARD DU BOULEVARD DU BOULEVARD
THÉÂTRE DU ROND-POINT
Du vendredi 3 mars au samedi 15 avril 2006

COMÉDIE. Traverser ce territoire de la drôlerie qu’ont jadis arpenté pour leur public les trois grands vaudevillistes Feydeau, Labiche et Courteline, et y semer, en ce territoire, d’autres sortes d’humour ("burlesque", "absurde", "humour noir", etc.). Et Tex Avery ou les Marx Brothers, les Monthy Python ou...

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