Cette vision d'Andromaque laisse une impression mitigée. Certains ajouts de mise en scène, comme les danses intercalées entre les actes, paraissent davantage décoratifs que réellement nécessaires. La qualité des comédiens ne fait aucun doute, mais certaines interprétations prêtent à discussion : ainsi, le choix de jouer Hermione comme une figure capricieuse plutôt que comme une femme profondément blessée m'a semblé affaiblir la portée tragique du personnage. Dans l'ensemble, c'est un spectacle qui possède des qualités, mais qui gagnerait sans doute à se roder davantage pour atteindre toute sa puissance.

Dommage que l'on y crie un peu trop, et que le jeu recoure à des outrances inutiles (Hermionne se jetant à terre, ou tirant Oreste par les cheveux, ...). Et les intermèdes musicaux pseudo-dansés m'ont semblés inutiles. Mais c'était la première. Des améliorations sont donc encore possibles pour cette intense adaptation d'Andromaque, où l'on entend bien la force dramatique du texte et ne voit pas le temps passer.

Comme l'indique Anne Coutureau en préambule de cette première, elle a tenu à apporter une touche contemporaine à la mise en scène. Les beaux costumes sont (un peu) modernisés et quelques intermèdes sont dansés. Les interprétations de Pyrrhus et d'Oreste sont malheureusement beaucoup trop criardes, Oreste ayant de plus une diction perfectible. Andromaque et Hermione sont plus justes dans leurs fluctuations de sentiments. Cette pièce et sa mise en scène nous emportent cependant et nous insèrent totalement au cœur du drame qui se joue.

Absolument magnifique , nous avons tout adoré. Spectacle marquant. Un exploit. Une merveille.