Derrière l'illustration de cette famille à laquelle le temps échappe, l'écriture de "Pour quoi faire" est plus riche qu'il n'y paraît, avec tous ces symboles et métaphores utilisés. L'un des principaux est la famille qui court à sa perte, souffrant de problèmes de communication avec leur fils emmuré dans sa chambre dont il ne sort plus. Malgré les stratagèmes mis en place et le temps qui passe, la difficulté persiste. La légèreté de la pièce est visible et sa profondeur perceptible. À noter que le théâtre 14 propose une belle initiative en offrant une soupe du jour à chaque représentation pour créér du lien avec son public et engager la discussion à l'issue de la représentation.

Ne pas prendre le temps, de vivre, de dialoguer, d'aimer ... par peur de ne pas perdre de temps, injonction si actuelle !
Et si, à la manière de Bartelby, on décidait de "préférer ne pas" ? Droit à la paresse ou fainéantise d'assisté ?
Qu'une heure disparaisse soudain et nous voilà menés avec les trois protagonistes à la poursuite d'une quête absurde : "pour quoi faire" ? Vitalité, rythme, couleurs, un exercice plutôt plaisant.

C'est distrayant, absurbe et en même temps la pièce aborde des sujets de notre temps suite à une heure qui s'est envolée : routine, s'isoler des autres, perdre son temps. On accroche ou pas !

J'ai aimé les changements de rythmes, les couleurs des costumes et le fait qu'on passe sans transition de l'absurde au trivial.

J'avoue avoir été d'abord décontenancée par la conjonction d'un rythme rapide des propos et de scènes répétitives.
Sur des thèmes familiaux évocateurs, le scénario évolue imperceptiblement et demande aux acteurs un exercice étonnant. Ce spectacle fait réfléchir.