Nous redoutions un peu ces 7 heures de théâtre. En fait, nous avons presque regretté de devoir quitter ce village kolkhozien.
La qualité d'un décor unique, dont les éléments se recomposaient au gré des scènes de vie, nous a permis, de façon très efficace, de nous projeter dans la réalité du quotidien de souffrances, d'humiliations et de perversion subies à tout moment par les paysans ET les paysannes, lesquels parvenaient à conserver malgré tout leurs capacités de résistance et de solidarité face à la terreur.
La sobriété du texte, servi par un jeu d'acteurs de très grande qualité et par un enchaînement rigoureux des scènes, a permis d'éviter de tomber dans le mélodrame. Aussi, l'ovation finale témoignait de cet improbable pari, pourtant gagné, que le théâtre pouvait transmettre le ressenti de la souffrance. Sept heures n'étaient pas de trop!

Magnifique demi-journée théatrale où tout était réuni pour évoquer cette fresque : une troupe d'acteurs au diapason de l'ambition du texte dans une mise en scène fluide reposant sur un décor plein d'invention(notamment le panneau de rondins de bois).
Nous avons été conquis à en oublier la durée et le surtitrage !
C'est de bon augure pour la suite de la rétrospective Dodine!