La plume moqueuse de la jeune auteure n'a plus qu'à dérouler le fil d'une histoire à tiroirs, prétexte pour elle à observer d'un œil critique les mœurs de la société anglaise de l'époque. De ce roman paru en 1813, Isobel McArthur fit pour la scène une adaptation très libre, créée en Ecosse en 2018, dans laquelle les servantes, seules dans la maison le temps d'une nuit, endossent, dans un joyeux délire, la vie de leurs maîtres.

Virginie Hocq et Jean-Marc Victor signent aujourd'hui l'adaptation française de ce spectacle inénarrable, ponctué de musiques. Le petit moment d'hésitation passé à me demander de quel côté j'allais pencher devant l'énormité de la caricature, l'enthousiasme s'empara de moi. Tout ici est réjouissant, de l'immense talent des cinq comédiennes qui endossent tous les rôles, masculins y compris, nous laissant à peine le temps de les suivre, à la mise en scène, des costumes à la chorégraphie. Loin de l'humour de Jane Austen, mais sans trahir le fil de l'histoire, cette caricature de la vie de leurs maîtres avec ballets, chiffons, gants de caoutchouc et autres perruques est tellement énorme que l'on rit, que l'on applaudit à la joie contagieuse qui émane des comédiennes et de la jeune guitariste. Alors oui... Bravos et chapeau bas à une telle folie !