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© Bruno Perroud
Portrait par Bruno Perroud
Raymond Acquaviva
Chantons sous les bombes

Raymond Acquaviva crée «La Victoire en chantant» , un spectacle ou huit artistes revisitent à travers de grands auteurs et des chansons de l'époque, les deux guerres mondiales du siècle dernier. Une belle occasion pour s'attarder sur le parcours du comédien, du metteur en scène et du talentueux professeur.
«Pour ce spectacle, je désirais jeter un regard sur ce qu'il y avait eu de pire ( les deux guerres mondiales) et de meilleur (Fondation de l'union européenne ) au 20ème siècle. Les deux conflits les plus meurtriers de l'histoire ont inspiré de grands auteurs. Beaucoup ont oublié que l'union Européenne vit en paix depuis 75 ans. Aujourd'hui il n'y a plus d'hégémonie commerciale ou territoriale. Il est important de le rappeler, ce spectacle est une urgence pour moi.»

Il y a chez Raymond Acquaviva ce souffle humaniste et militant pour les grandes causes. En janvier 1987, dans le cadre des ateliers d'élèves du cours Florent, il présenta «Normal Heart» de Larry Kramer à l'Espace Cardin. Un spectacle bouleversant et tétanisant sur les ravages du sida. En mai, pour élargir l'audience, il y eut quelques dates supplémentaires puis Pierre Cardin le programma en septembre pour une plus longue durée. Aucun politique ne se déplaça mais plusieurs de ses élèves entrèrent à la Comédie Française.

Pourtant, rien n'était joué d'avance. Né à Bonifacio, il suit son père, obstétricien, qui s'exile au Maroc et il y passe toute son enfance. Adolescent, il revient à Marseille, et monte différents spectacles avec les élèves de son collège. Un professeur d'anglais, épaté par sa diction lui conseille de tenter le conservatoire. Après son bac, il suit un camarade et s'inscrit en faculté de médecine et au conservatoire de Marseille. Deux ans plus tard, après un désaccord familial, il part à la conquête de Paris. Il s'installe dans un hôtel miteux et s'inscrit au cours Périmony.
Ses camarades de classe sont Béatrice Agenin, Catherine Lachens, André Dussollier, Richard Berri. Ils passent tous le conservatoire national, lui seul est recalé. Tout s'effondre.

Cependant, Jean-Louis Thamin l'engage pour jouer «Les Fourberies de Scapin» avec Jean-Luc Moreau puis « l'Etourdi». Rien n'est perdu... De retour à Paris, un dimanche matin et sur les conseil de Jean-Luc Moreau, Jean-Paul Roussillon lui propose au téléphone de l'auditionner pour la Comédie Française. Il raccroche, croyant à une blague. Roussillon persévère et il est engagé par Pierre Dux pour jouer «L'Ecole des Femmes» avec Isabelle Adjani. Il restera 13 ans dans la grande maison.

En 1981, à l'issue d'une représentation, François Florent lui suggère d'enseigner dans son cours, pour les élèves de classe libre. Il accepte. Il y formera une flopée d'acteurs devenus célèbres depuis. Cette fabuleuse aventure va prendre une nouvelle dimension avec l'acquisition du théâtre Sudden (désormais les Béliers parisiens) et la création de sa propre école en 2000. Les élèves y suivent un cursus de 3 ans avec des spectacles et des tournées à l'issue de la formation. Mélanie Doutey, Mélanie Thierry, Laura Smet, Alice Pol en sont issues.

Pour l'avenir, deux projets sont en cours. A la rentrée, il devrait interpréter Gustave Eiffel dans une pièce écrite par les auteurs du «Cercle de Whitechapel». Le second projet «Jean et Juliette», raconte l'histoire d'un acteur vieillissant qui devient professeur... un petit clin d'oeil mais, connaissant l'artiste, on n'est pas encore au bout de nos surprises.
Paru le 17/05/2019

(20 notes)
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