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© Bruno Perroud
Dossier par Samuel Ganes
Gros mensonge
Gros mytho, gros quiproquos

Qui n'a jamais menti ? Personne. Il y a les petits mensonges de la vie, ceux de l'enfant qui a fait une bêtise, ceux du bienveillant qui ne veut pas faire mal, ceux aussi qui ont vocation à prêcher le faux pour nous révéler la vérité, et puis, il y a le gros mensonge, l'irréparable, celui qui va être cause et conséquence de situations abracadabrantes. C'est celui-là qui est à la base de cette nouvelle comédie. De l'écriture au jeu en passant par la mise en scène, exploration introspective d'une pièce par chaque maillon de la chaîne.
Luc Chaumar
un auteur inspiré


Originaire de Toulouse, ce scénariste qui écrit surtout pour la télé - il vient d'ailleurs de signer le scénario original d'un long métrage écrit avec Anne Valton, produit par Pathé qui sera joué et réalisé par Kad Merad avec, notamment, Michèle Laroque -, s'adonne au plaisir d'écrire aussi, sur son temps libre, des pièces de Boulevard. "J'écris beaucoup avec Anne Valton, nous avons quelques téléfilms à notre actif. L'écriture demande beaucoup de temps, de réflexion et une réécriture constante. Mon inspiration part souvent de l'humain. J'essaie toujours de faire rire avec ce que j'appelle 'les petits sentiments humains', ce qui m'émeut en fait ! On a tous retrouvé un jour ou l'autre, notre premier amour ou quelqu'un qui nous était cher au détour d'une rue, sans s'y attendre. On est alors déstabilisé, prêt à mentir pour arrondir les angles plutôt que de faire le constat négatif du temps qui passe. On est toujours en deçà de ce qu'on rêvait. C'est normal, c'est humain. C'est ça que j'aime et c'est pourquoi mes personnages ne sont jamais des méchants, mais des gens faibles, avec des failles. En tout cas, je suis content car j'ai les gens et le lieu que je voulais pour cette première pièce."

Corinne Boijols
une metteuse en scène qui a le sens du rythme


Très jeune, elle monte des pièces et se spécialise surtout dans le théâtre visuel. Conceptuels et comiques, ses spectacles font toujours appel à l'humour et à un travail rigoureux. "Le théâtre visuel se base sur les expressions de jeu du comédien et sur la coordination de ceux-ci avec du son et des images. C'est un exercice subtil et très tactile, partagé entre le travail en studio, à créer et monter les sons, bruits et images, et celui avec les comédiens sur scène. On utilise les thématiques du quotidien - le couple, les relations de travail, la frustration - qu'on traduit par le bruitage, le mime, c'est très allégorique et burlesque. La mécanique du rire est très importante et je m'en suis surtout rendu compte lors des formations que je proposais en stage. Cela m'a donné une rigueur du rythme très utile pour mon travail de mise en scène et spécialement sur les comédies. Ce que j'adore dans les pièces de Luc c'est qu'il exploite avec génie le comique de situation. J'ai rarement vu un auteur maîtriser avec autant de talent les quiproquos et des retournements de situation aussi surprenants. Il n'y a ni prise au sérieux ni pseudo-intellectualisme. C'est du Boulevard moderne !"

Catherine Lefroid
une comédienne téméraire


Après trois ans d'études au cours Florent, elle alternera scènes de théâtre et plateaux télé. Bosseuse intrépide, elle est sur tous les fronts et ne s'arrête jamais. "J'ai eu de très bons professeurs comme Michel Fau, Raymond Acquaviva et, surtout, Isabelle Nanty qui est une femme directe avec une direction 'cash' et qui, du coup, fait avancer plus vite. Je lui dois beaucoup. J'ai alterné courts métrages, téléfilms et théâtre et, pour accélérer, les choses, je voulais faire de la télé. C'est un sale milieu, mais j'ai beaucoup appris et je me suis amusée. Il y en a qui ont des facilités en maths, moi c'est en comédie ! Mais j'ai aussi abordé le registre dramatique, dernièrement on m'a donné les rôles d'une prof psychorigide ou une nonne lesbienne et tueuse ! J'aime le risque des contre-emplois, il y a une énergie particulière. Dans cette pièce, je suis Pamela la stagiaire, une nana pleine de certitudes, pas très aimée. Les personnages de Luc sont des paumés, des gens très humains auxquels le spectateur s'identifie sans difficulté. Et dans cette pièce à tiroirs, il y a une ironie dramatique : les spectateurs sont témoins de choses que les personnages malgré eux ne savent pas."

Didier Constant
un comédien jovial


Prêtre génialissime dans Chacun sa croix qui a cartonné la saison dernière, il joue ici l'ami qui, pour tout arranger, pousse encore plus aux mensonges. "Ce qui m'a immédiatement plu dans cette pièce c'est qu'elle est extrêmement positive. C'est un pur divertissement sans sous-texte. C'est drôle, humain, ça parle d'amitié, d'amour... et pour le bien de chacun, ils se mentent tous les uns les autres. C'est une pièce qui est forte et rythmée, car on est dans une unité de temps et de lieu - tout se déroule en temps réel -, et il y a une urgence qui tient le spectateur en haleine. Mon personnage est un grand bourgeois, qui veut toujours rendre service. C'est un homosexuel plein de bon goût, on a d'ailleurs des peintures et des photos de Bruno Perroud dans le décor ! Il en rajoute tout le temps et en fait trop, au point qu'on lui dit d'éluder, de pas trop en dire. Il a cette réplique que j'adore : 'J'ai éludé, j'ai éludé, j'ai éludé... et, à un moment, ça a merdé !' Ce qui me plaît aussi c'est que c'est un Boulevard mais original, ici il n'y a pas d'amant dans le placard. Les mensonges entraînent quiproquo sur quiproquo... Ils sont tous très humains, c'est donc drôle et touchant. L'idéal en ces temps difficiles !"
Paru le 19/08/2009

(93 notes)
GROS MENSONGE
THÉÂTRE DE LA COMÉDIE BASTILLE
Du jeudi 17 septembre 2009 au dimanche 17 janvier 2010

COMÉDIE. Quand on a fait de "gros mensonges" à l'ex-femme de sa vie, c'est sûr qu'un jour on risque d'avoir de "gros problèmes". Pour Étienne... ce jour-là est arrivé.

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