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D.R.
Portrait par Samuel Ganes
Ladislas Chollat
Un metteur en scène instinctif

Après avoir magnifiquement mis en scène le puissant monologue "Trois semaines après le paradis" d'Israël Horovitz, auteur dont il a mis aussi en scène la pièce "Très Chère Mathilde", en ce moment au théâtre Marigny, Ladislas Chollat nous prépare un "Médée" surprenant au Vingtième Théâtre.
Ladislas Chollat n'a pas choisi Médée par hasard : "Je suis fasciné par Médée. Toute personne qui a vécu le chagrin de la séparation, voir du rejet, comprend sa folie. Je tenais à ce qu'elle soit jouée par une jeune comédienne pour coller au mythe. Médée est plus une femme amoureuse qu'une mère, d'où cet acte de vengeance terrible qu'est l'infanticide, et c'est une femme qui n'a plus rien, étrangère, abandonnée et de cet abandon né le monstre. La société qui abandonne crée le Monstre. Pour moi, c'est une pièce moderne, une critique sociale sur les marginaux. Je pense, qu'actuellement, on crée beaucoup de monstres malgré nous. J'ai travaillé dans les prisons et j'ai vu ça. Et Médée a cette résonnance sociale et ça me touche." Revendiquant une nature instinctive plutôt qu'intellectuelle, Ladislas tient à citer cette phrase d'Anouilh qu'il vient de lire, à laquelle il adhère, et qui le définit : "Je n'ai pas d'idées, seulement des humeurs, des instincts, des aptitudes de l'esprit, je me méfie de l'intelligence et je cherche à m'en servir le moins possible."
Paru le 19/05/2009

(14 notes)
MÉDÉE
VINGTIÈME THÉÂTRE
Du mercredi 29 avril au dimanche 14 juin 2009

COMÉDIE DRAMATIQUE. Le crime de Médée est inexcusable. Mais s'il a tant marqué les esprits, ce n'est pas tant par son atrocité que par la question qu'il soulève en chacun de nous: derrière le cri déchirant de Médée résonne celui poussé par tous ceux qui un jour sont mis au ban de la société et se trouvent seuls, face...

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