Ce bel indifférent s'annonce clairement, non comme une xième version du texte original de COCTEAU, écrit pour Edith PIAF en 1940 ... Elle avait 25 ans, Paul MEURISSE en avait 28.
Hurlante interprétation d'une jeune amoureuse passionnée, désespérée, jamais égalée ...
Autant écouter ces archives d'il y a quand même 83 ans que d'assister à de pâles « copies » sans réelles nouvelles vibrations...
L'adaptation de Christophe Perton affiche, elle, le parti pris de transposer ces années 40 en donnant au texte des chansons écrites par Cocteau, chantées par Elle, les couleurs contemporaines d'un live pop rock.
Bien au-delà de la puissance du texte et des mots, cette version donne aussi la parole au corps, au désir, au charnel.
Car Elle l'a dans la peau Emile. Elle l'aime. Elle a peur de le perdre, et est prête à tout pour le garder : à subir la violence physique et les coups, la soumission sexuelle, le viol aussi, dit conjugal, l'indifférence et le mépris toxiques .
A en ressentir même la culpabilité, même si c'est Elle la proie, la victime.
Lui ? Il incarne le désir.Emile , c'est un corps, magnifique, qui transpire la sensualité et le sexe quand il danse, mais aussi quand il lit simplement son journal. La parole ne lui sera pas donnée ; sa présence sur scène est à elle seule un affrontement face à Elle, qui engage une terrible joute de dialogue non verbal et exacerbe la relation.
Tout est non dit, mais ressenti intensément, sans un mot.
Prise à témoin, fascinée malgré moi par cet Emile provocateur et séducteur, destructeur et toxique, je me suis trouvée plongée dans le bouleversant contexte, actuel, de la violence faite aux femmes.
Certes, cette adaptation est un audacieux pari scénique qui a ses faiblesses, mais quelle force d'oser ainsi bousculer un texte culte, d'en dévoiler peut-être les non-dits de l'époque, les mensonges ( « Emile est un ange, il est parfait pour moi») et d'oser s'inscrire ainsi dans un engagement, un soutien terriblement nécessaires : NON Emile n'est pas un ange !
Aujourd'hui, si Elle osait porter plainte, Elle serait entendue.

J'avoue être très perplexe! Ai-je aimé ou pas? Ai-je été touchée par le jeu de Romane Bohringer en heures normales excellente actrice? Jouer mais également chanter et danser n'était-ce pas trop ambitieux ? En tous cas un sujet dérangeant très bien traité (Tristan Sagon, sans un mot dégage, à merveilles le côté insupportable de son personnage!) et une mise en scène originale mixant son et concert avec cinéma et théâtre. En revanche vraiment dommage que la première scène soit en décalage complet (image v.s. son/chanson).

Quel bel hommage à Jean Cocteau que cette adaptation musicale et scénographique !
La sensibilité et le talent de Romane Bohringer donnent tout son sens à la souffrance de cette femme bafouée. Tristan Sagon, avec son visage au masque énigmatique, sa lascivité naturelle, incarne à la perfection "l'objet de son ressentiment".
La musique âpre, interprétée par l'orchestre, exacerbe avec beaucoup de réussite ce huis-clos oppressant.
Très belle réussite !

Bravo Romane Bohringer .
Ce rôle était fait pour vous !!
Excellente mise en scène et tiens à saluer l e brl équilibre du mélange des arts
Ça bouscule et l effet est réussi !

Original, bien joué par tous : musiciens ´ danseur et Romane B qui chante , danse , dit son extension avec conviction .
Chouette

Adaptation musicale du texte de Cocteau qui est un peu écrasé par ce nappage continuel de sons. Romane Bohringer réussit heureusement à faire passer beaucoup d'émotion dans ce contexte et l'idée d'avoir transformé par la chorégraphie le rôle du bel indifférent est excellente. A voir en tout cas.

Véritable découverte ! Tout est à sa place, c'est vraiment un excellent spectacle !

"Le bel indifférent" de Jean Cocteau dans une tonalité pop-rock! Une logorrhée répétitive, amère et indigeste, heureusement relevée par une chorégraphie d'une plastique élégante et étourdissante qui prouve que le geste et le regard se révèlent parfois plus expressifs et bouleversants qu' un discours poussif.

Le spectacle est excellent, Romane Boringher et son partenaire danseur sont remarquable. très belle mise en scène

Très belle adaptation de la piéce de Cocteau avec une mise en scène inventive,une musique inspirée et une interprétation réussie aussi bien pour la danse que pour le texte

Le Bel Indifférent est une transgression contemporaine pop de l'oeuvre originale de Jean Cocteau. Le jeu scénique inventif et lumineux de Christophe Perton nous fait passer de la scène d'un concert à un huis-clos de chambre d'hôtel dans laquelle le jeune indifférent répondra en silence par la danse. Romane Bohringer interprète avec plus de brio la compagne éplorée, rongée par l'angoisse et la jalousie, que la chanteuse star de concert. L'ensemble est entrecoupé de passages musicaux qui donnent de l'épaisseur au texte. C'est aussi audacieux que la passion qui dévaste la comédienne à l'égard de son éphèbe amoureux mais cela peut aussi nous dépasser par les choix musicaux qui nous font parfois oublier le texte.

J'ai beaucoup aimé. C'est très original et peu conventionnel. Quand comédie dramatique, danse et musique forment une alchimie puissante. Cette pièce du bel indifférent ne m'a pas laissé indifférent !

Madame Bohringer nous emporte avec une belle maîtrise dans ce drame poignant de l'indifférence. La mise en scène, savamment dosée entre narration et interprétation musicale, se distingue par son originalité, apportant une dimension supplémentaire à l'œuvre. L'ensemble des artistes, qu'il s'agisse des musiciens ou du danseur, offre une belle prestation, contribuant ainsi à faire de cette sortie théâtrale une expérience d'une qualité indéniable.

Romane Bohringer époustouflante dans son rôle de femme vivant un amour toxique, à moitié vivante à moitié morte. Tragi-comédie musicale aux paroles fortes, souvent chantées avec tant de talent.
Tristan Sagon éblouissant dans sa chorégraphie d'homme sadique en tant que réponse perverse silencieuse.
Stupéfiant accord de jeu entre eux deux ! A trois, sommes restés longtemps imprégnés du spectacle. Aucune hésitation, il faut profiter des quelques jours qui restent pour aller voir la pièce !

Christophe Perron nous offre un bijou. Il a repris le texte de Jean Cocteau en y incluant la version chantée qu'Edith Piaf n'avait pas souhaité interpréter. Les co-musiciens Maurice Marius et Emmanuel Jessua venant de deux univers musicaux différents ont sus mixer leurs savoir pour nous offrir un son unique. Romane Bohringer à pris un an pour apprendre à chanter, sa voix si personnelle est aussi bien aboutie que son jeu toujours excellent pour cette pièce qui nous parle d'un amour pour un jeune amant malsain qui pousse la perversité en l'ignorant, sans jamais lui adresser la parole et joignant les coups aux rapports sexuels. Christophe Perron a modifié le jeu de l'amant qui dans la première version restait statistique en utilisant les compétences du danseur Tristan Sagon venant du hip-hop, du contemporain et du classique pour nous émerveiller. Nous n'avons pas assez d'yeux pour regarder ce jeu si parfait et ces danses si bien accordées.

Bel objet théâtral original qui ne laisse pas indifférent, où se côtoient le texte de la pièce ainsi qu'un long poème qui lui fait écho, dont Cocteau espérait qu'il serait chanté par Piaf pour qui il l'avait écrit dans ce but. Il est ici mis en musique de belle manière par Maurice Marius et Emmanuel Ressua, et fort bien chanté par Romane Bohringer, qui est également excellente, et poignante dans la partie non chantée, en femme fragile et forte à la fois, trop amoureuse au point d'être esclave de cet amour malgré sa lucidité. Le choix d'un danseur pour incarner ce bel indifférent, renforce le côté charnel de cette attraction lorsque Tristan Sagon nous montre ses talents de danseur.
La mise en scène est fluide et la scénographie superbe. Et bien qu'un peu trop long, j'ai passé un bon moment.

Sous la houlette inspirée de Christophe Perton, les deux versions écrites par Cocteau pour Le Bel Indifférent - une pour le théâtre, l'autre sous la forme d'un long poème - s'entrelacent dans un objet théâtral inclassable. Les volutes d'une scénographie somptueuse font descendre par autant de cercles de l'enfer, de la fureur d'une salle de concert vers l'intérieur asphyxiant de la solitude d'une chambre d'hôtel et la fin inéluctable des amours toxiques. Tristan Sagon danse comme un dessin de Cocteau, il a la fluidité de ses lignes et l'agilité d'un faon, son corps s'encastre dans le combat féroce du non-amour, des forces ténébreuses le poussent vers la catastrophe. La voix rauque de Romane Bohringer libère le souffle d'un essaim de guêpes en une nuée en danger de dissolution. Son corps devient friable. Il est question de vie et de mort.

Tout commence par un concert rock où l'artiste est adulée par un public déchaîné. La chute est d'autant plus dure car elle se retrouve seule, dans sa chambre d'hôtel, attendant encore une fois, son jeune amant. Ce dernier rentre à l'aube. Qu'elle lui chante ou lui dise sa souffrance, il se mure dans un silence pervers puis son corps se déploie dans une chorégraphie vertigineuse, tel un oiseau encerclant sa proie. Le couple s'engouffre alors dans un corps à corps magistral, tendant vers une violence exacerbée où le langage corporel exprime les sentiments aussi bien que les mots.
C. Perton nous propose ici une comédie musicale audacieuse pour une actrice et un danseur qui se donnent corps et âme sous les pulsations rythmiques de musiciens talentueux.

Le spectacle est excellent, Romane Boringher remarquable. La mise en scène superbe , seules les chansons sont un peu faibles.

C'est bien sûr un plan technique, mais ça manque d'émotion. J'ai eu du mal à rentrer dedans.