Lettres passionnées de toute une vie entre Anton Tchékov et Lika Mizinova. L'absence, ils passent leur temps à attendre une rencontre, nourrit la tension amoureuse. Ils s'ennuient l'un et l'autre. S'ennuient-ils à cause de l'absence ou du vide de leur vie? La mise en scène traduit bien la succession des états psychologiques traversés et le jeu des comédiens est au service de textes variés, graves, langoureux, poétiques, colériques et humoristiques...

Correspondance d'auteurs russes j'ai eu beaucoup de mal à suivre
Mais bravo aux deux comédiens

Tres belle decouverte sur cette correspondance , intense , passionnée , que le temps a permis de se nourir l un de l autre . Belles interprétations dans une mise en scène dynamique et originale .

Un décor austère mais efficace qui ne nuit nullement au très beau texte de Tchekhov. Les deux acteurs font bien passer le non verbal et l'émotion qui se dégagent des lettres. La sensualité des pauses musicales apporte une autre lecture tout en faisant monter l'intensité des sentiments.

C'est léger et ça virevolte. On se dit que c'est trop facile, trop léger. Il n'y a pas de sens caché à chercher, tout est évident, tout est à la surface. Comme il n'y a rien à comprendre, tout est à sentir.
Ils s'écrivent parce que cela s'écoule librement de leur âme. Les mots dessinent des sentiments semblables à des fleurs, subtils, délicats. Puis on laisse filer le temps, avec nonchalance et oisiveté, et cela s'enfonce doucement dans les abîmes d'une perte. En amont, toutes les vies sont disparues. En aval, le vrai bonheur est impossible. Il n'y aura pas un couple domestique et sa vie familiale, il en restera une histoire sublimée dans une grande pièce de théâtre.
Les deux comédiens immensément charismatiques sont dans une osmose parfaite, d'une intensité à en arracher des larmes. Il s'en dégage une lumière étonnante, quelque chose d'intime et de totalement universel ; et "tu commences à croire qu'une âme unique du monde existe, comme au théâtre".