Zoom
Avignon - Douze
Maison de la Parole
On ne pouvait imaginer lieu plus prédisposé à l'alexandrin. La Maison de la Parole accueille Jean-Pierre Brouillaud qui, parallèlement au Droit qu'il enseigne à Paris, n'aime rien tant que taquiner la muse. Apres avoir commis quelques romans , deux ou trois pièces, dont le « Quand on sera grand » ( Avignon 2023, avec Hélène Zidi et Benjamin Charette ), il nous offre un délicieux seul-en-scène ... pas piqué des vers !
Il est fringant et beau, cet universitaire quinquagénaire. Il a gardé cet air d'éternel étudiant, le cheveu en bataille et le sourire permanent. Affable, posé, délicat, fin, très fin, il est à l'image de ce texte poétique et drôle qu'il va dérouler une heure durant... en alexandrins. Une gageure bien tenue et charmante car, pour celles et ceux qui s'attendaient à un rendu élitiste, notre Brouillaud a bien pris soin de ... brouiller les pistes en nous démontrant, par l'humour, la puissance des mots dès lors qu'ils sont choisis, leur musicalité, leur esthétique. S'il se réfère parfois aux Grands Classiques comme Lamartine, Aragon, c'est uniquement pour soutenir ou imager son propre narratif car en ajoutant de la poésie au quotidien, il donne raison aux vers de La Fontaine « Tout vous est aquilon, tout me semble zéphyr ». Ajoutez à cela son sens aigu de la métrique et de la prosodie, la douceur de sa voix, son sourire et tout vous paraîtra plaisant à l'oreille. Ce « Douze », comme les douze pieds de l'alexandrin, est une ode intelligente à la poésie qui vous offre et le fond et la forme. Alors, offrez-vous ce bain de jouvence !
Plus d'informations : maisondelaparole.fr/
Paru le 04/07/2025





