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D.R.
Interview par Frédéric Maurice
Amaya Echeveria Directrice du théâtre Le Méry
“Mérytante !”

Jolie femme brune de 27 ans, fière de ses racines basques qui expliquent sans doute sa ténacité et son ambition : Amaya Echeveria a repris en main les destinées du Méry depuis le 8 août 2003. Un pari ambitieux qui consistait à redorer le blason de cet ancien cinéma porno de la place de Clichy, à l'abandon depuis dix ans. Désormais salle de spectacles idéalement située, Le Méry marche grâce aux coups de cœur de sa directrice et à des prix accessibles.
N'est-ce pas un pari osé de reprendre en main un théâtre ?
Amaya Echevaria : Je suis fille de comédiens et j'ai l'habitude d'être sur les planches depuis l'âge de 4 ans. J'ai souvent été responsable d'animation dans de grands centres de vacances. J'ai toujours travaillé dans le quartier et quand j'ai appris que Le Méry était vacant, je me suis lancée. Il faut savoir que nous n'avons bénéficié d'aucune subvention et que nous ne fonctionnons que grâce à des fonds privés. Je voulais tout construire de A à Z et lancer de nouveaux artistes.

Déjà quelques lancements réussis ?
C'est le cas avec Ilene Barnes, une chanteuse jazz rock qui, depuis, a fait les Francofolies ou encore Nosfell, un chanteur guitariste inclassable qui a sorti son premier album en novembre dernier et fait une tournée en 2005. Le Méry était leur première scène à Paris. Tous les ans, nous ouvrons le théâtre aux jeunes talents avec le Festival de la jeune chanson française. Nous accueillerons notamment Trancrède et Valhere.

Mais c'est d'abord un lieu qui est dédié au théâtre.
Effectivement, nous avons eu de très beaux succès, notamment avec Mon colocataire est une garce, c'est d'ailleurs parce que ça a très bien marché que nous avons programmé La Fille aux pères, la nouvelle pièce de Fabrice Blind.

Quels sont vos meilleurs souvenirs de directrice ?
Évidemment, les premières complètes, mais aussi des rencontres, comme avec Richard Bohringer qui est resté trois semaines chez nous, ou encore Pascal Légitimus quand il était metteur en scène de Cyrano 2.

Le succès ne s'explique pas seulement par vos coups de cœur, quelle est votre autre recette ?
En plus d'avoir le choix entre deux spectacles, c'est aussi la politique des prix. Je pense que le théâtre doit rester accessible à tous. Il l'a été pour les gens du quartier qui nous ont beaucoup soutenus. C'était d'abord leur théâtre. On leur applique 50 % de réduction. Mais pour tous, le prix des places ne dépasse pas 20 euros. Et si l'on garde son billet, on peut voir une autre pièce chez nous à 50 %, quel que soit le prix de la place achetée.

Parlez-nous de vos projets pour l'année 2005...
Nous ouvrons une deuxième salle à la prochaine rentrée avec un foyer d'artistes dédié à des expos de photo, de peinture et de sculpture. La seconde salle pourra accueillir 150 spectateurs, et encore une fois, il n'y aura pas de mauvaise place. Je veux en faire un laboratoire d'artistes. Ce théâtre n'est pas un garage, c'est d'abord un lieu de création.
Paru le 21/02/2005