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D.R.
Zoom par Flammenn Jan
La Maison du Loup
Rive Gauche

Le grand retour de Benoît Solès avec sa nouvelle création «La Maison du Loup», c'est dans quelques semaines au Théâtre Rive Gauche. Après un succès incontesté avec la « Machine de Turing », 4 Molières en 2019 et des milliers de spectateurs dans plusieurs théâtres parisiens et partout en France, Benoît Solès et Tristan Petitgirard proposent cette nouvelle création, qui saura à coup sûr vous ravir. Et pour ne rien gâcher, Benoît Solès donne la réplique à Amaury de Crayencour, un duo que nous connaissons déjà ; cette fois-ci avec une pointe de féminité, grâce à la présence d'Anne Plantey.
Après avoir retracé le destin d'Alan Turing, et son incroyable création durant la Seconde Guerre Mondiale, Benoît Solès et Tristan Petitgirard s'attaquent cette fois-ci aux derniers moments de vie et d'inspiration de l'écrivain Jack London, homme d'écriture engagé et politique ; et ce, avec beaucoup d'émotion et d'humour. D'entrée, le décor qui fait face au spectateur est à la fois d'une réalité et d'une féérie surprenantes. L'entrée de cette maison au milieu des bois, le reste d'une épave, la forêt en arrière-plan, tout semble propice à la tranquillité, à l'inspiration d'un grand écrivain. Et pourtant...

Charmian (jouée par Anne Plantey), l'épouse, « la partenaire » de Jack London veut aider ce dernier à retrouver son inspiration, l'écriture, pour le sortir de la tourmente. Perpétuellement dans la mélancolie, dans la douleur, l'écrivain interprété par Amaury de Crayencour est tombé dans l'alcool, et sombre de jour en jour. Loin des idéaux de ces débuts, il n'est désormais intéressé que par les gains, l'argent et la vie de château qu'il mène depuis quelques temps. Elle décide d'inviter Ed, joué par Benoît Solès, un ancien prisonnier, à l'histoire sombre et secrète pour une bonne partie de la pièce. Elle espère par cette histoire découverte dans la presse, redonner à son mari l'inspiration dont il manque tant.

Les deux personnages masculins vont alors s'adonner à des joutes verbales, sans vraiment s'écouter. Ils restent l'un et l'autre sur leurs positions, ne s'écoutent pas, ne se comprennent pas et se confrontent tels des loups, pour finalement se dévoiler.

Benoît Solès est extrêmement touchant dans le rôle d'Ed. Sans caricature, il incarne avec brio un homme brisé par la vie, par le système pénitencier et judiciaire américain, aussi austère que quasi-assassin. Benoît Solès partage la scène avec ces deux acolytes, jusqu'à son monologue, son histoire, que l'on ne peut pas vraiment vous dévoiler. Mais une chose est sûre, sa performance est réussie, et peut aisément vous glacer le sang. Amaury de Crayencour présente parfaitement les différentes facettes de Jack London. Sanguin, détruit, mais amoureux, sentimental et sans aucun doute humaniste. Le rôle de Charmian est quant à lui fougueux, passionné, et Anne Plantey dévoile ici une femme forte, volontaire ; une réelle partenaire pour l'auteur, comme ils se surnomment mutuellement.

Cette pièce, touchante, est dans la continuité de la dernière création de Benoît Solès, franche, brute et sans artifices. Et ça fonctionne ! « La Maison du Loup » est une création qui aborde de nombreux sujets du début du XXème siècle, qui sonnent encore parfaitement aujourd'hui : les addictions, le système carcéral, la place des femmes dans la société et leur reconnaissance... Une réussite pour toute l'équipe, et on ne leur souhaite qu'une chose : autant de spectateurs et d'applaudissements que pour la création précédente.
Paru le 11/09/2023

(102 notes)
MAISON DU LOUP (LA)
THÉÂTRE RIVE-GAUCHE
Jusqu'au dimanche 19 mai

THÉÂTRE CONTEMPORAIN. Après La Machine de Turing (4 Molières 2019), la nouvelle création de Benoit Solès. Entrez dans La Maison du loup, le repaire d’un écrivain américain mythique : Jack London. Vous y rencontrerez sa partenaire, Charmian, et le mystérieux Ed, porteur d’un lourd secret. Dans un superbe décor, vous ver...

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