Connexion : Adhérent - Invité - Partenaire

D.R.
Interview par Frédéric Maurice
Dany Boon
La vie est vraiment trop truelle !

Après avoir essuyé les plâtres des premières représentations, Dany Boon se sent à l'aise dans son nouveau bleu de travail d'auteur et d'acteur de théâtre. Dans sa pièce "La Vie de chantier", il est l'heureux propriétaire d'un hôtel particulier complètement délabré de la banlieue nord-ouest. Sa famille doit y emménager sous quatre jours et les travaux ont pris du retard.
Un rôle et une interprétation à la de Funès pour celui qui a transformé les planches en plancher.
Comment vous sentez-vous ce soir ?
Très heureux, mais en même temps je reste assez angoissé parce que cette fois j'emmène plus de gens dans mon aventure : nous sommes sept sur scène. Et puis, je suis attentif à tous les détails, le décor, les différents effets... C'est la première fois que je m'occupe d'autant de choses.

Pourquoi avez-vous choisi de passer du one-man-show au théâtre ?
D'abord j'aime le théâtre depuis toujours. Ensuite, il y a deux choses qui m'intéressaient : le mélange des classes. Un chantier est vraiment l'endroit où des individus de différentes origines sociales sont obligés de cohabiter pendant un temps assez long, ce qui crée des situations inédites. On vit avec les ouvriers. D'autre part, le décor m'intéresse beaucoup : faire évoluer un même lieu au fur et à mesure de la pièce me passionnait. D'ailleurs, je l'avais exactement imaginé comme ça au moment de l'écriture.

Avez-vous songé au fait que vous pouviez écraser les autres comédiens par votre personnalité ?
Bien sûr. Mais j'ai écrit tous les rôles comme si je devais tous les interpréter. Donc il n'y a pas de faire-valoir, chacun a une place importante.

Pourquoi avoir privilégié le chantier comme thème de votre première pièce ?
C'est du vécu. J'ai beaucoup déménagé dans ma vie :
au moins dix endroits en onze ans à Paris. Et à chaque fois j'ai été obligé de faire des travaux. Et sur le plan théâtral, on est dans l'absurde absolu, il y a toujours un discours de sourd entre le propriétaire et les ouvriers. On le voit par exemple quand Charles Boulin, mon personnage dit à Pinto, le plombier portugais : "Je vous assure que les murs ne sont pas faits : je suis dans le salon et vous dans la salle de bains, et pourtant, je vous vois. Donc les murs ne sont pas faits."

Quels sont les pires problèmes que vous ayez connus sur un chantier ?
Je pourrais vous parler du jour où j'ai voulu faire installer un chauffage au sol. Pour vous la faire courte, les ouvriers ont utilisé une bétonneuse qui a craché son ciment comme une sorte de vague dans le salon de mon appartement.
Une fois sec et étalé, il y avait un dénivellement depuis l'endroit où était craché le ciment jusqu'à l'autre bout de la pièce. Les ouvriers ont dû tout égaliser avec un burin. Et en plus, quand j'ai mis le chauffage en eau, il y a eu des infiltrations partout.
Paru le 15/11/2003
VIE DE CHANTIER (LA)
THÉÂTRE DU GYMNASE - MARIE BELL
Du vendredi 3 octobre 2003 au mardi 30 mars 2004

COMÉDIE. Voulant faire une surprise à sa femme et à sa fille et pensant bien agir Charles Boulin décide de vendre en secret son petit appartement de l'avenue Foch pour acheter un magnifique hôtel particulier "à rafraîchir" dans la banlieue Ouest de Paris. Mais la suprise tourne au cauchemar. Seuls ceux qu...

Voir tous les détails