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Tiresia
Jean Claude Lother
Dossier par Xavier Leherpeur
Des films à découvrir

Niki et Flo
de Lucian Pintilie, avec Victor Rebengiuc et Razvan Vasilescu.
Deux familles voisines d'un quartier populaire roumain unissent leur destin via le mariage de leur progéniture. Mais les deux enfants songent à quitter définitivement leur pays natal pour rejoindre les États-Unis. Les deux pères, un ancien militaire et un héritier du mouvement bohème des années 70, trompent leur solitude au travers d'une querelle personnelle et idéologique dont l'issue sera tragique. Une fois encore Lucian Pintilie (Un été inoubliable, Le Chêne) tisse un portrait sans concession de son pays à partir d'un canevas scénaristique anecdotique. Désabusée, la fable débute sur un humour caustique avant de s'étrangler progressivement dans un cynisme inéluctable.
Sortie le 24 septembre.

Hero
de Zhang Yimou, avec Jet Li, Maggie Cheung et Tony Leung.
Le réalisateur internationalement connu pour ses drames féministes (Épouses et concubines, Qiu Ju, une femme chinoise) s'essaye cette fois à un genre populaire, remis au goût du jour par le succès de Tigres et Dragon : le film de sabre. Une trame très shakespearienne : un héros ayant débarrassé le royaume de ses principaux ennemis est reçu par un monarque paranoïaque afin de lui faire le récit de ses exploits. Une distribution sublime : Maggie Cheung, Tony Leung (le duo de In the Mood For Love), Jet Li et Zhang Ziyi et une photo exceptionnelle signée par Christopher Doyle (complice de Wong Kar Wai) garantissent le dépaysement et la réussite formelle du projet.
Sortie le 29 octobre.

Elephant
de Gus Van Sant, avec Alex Frost,et Éric Deulen.
Palme d'or et prix de la mise en scène du dernier Festival de Cannes, le nouveau film de l'auteur de My Own Private Idaho évoque les tueries ayant eue lieu dans certains lycées américains. Des faits divers traumatisants où des élèves sans histoires (du moins en apparence) ouvrirent le feu sur leurs camarades. Plutôt que d'essayer de fournir des réponses explicatives, Gus Van Sant s'interroge, essayant de supputer sur les raisons, les causes et les facteurs émotionnels qui ont pu déclencher de tels drames. Sa mise en scène, toute en sensualité douce, évite la surenchère, mais décale aussi quelque peu la finalité de son propos. En tout cas, un film qui ne laisse pas indifférent.
Sortie le 22 octobre.

Elle est des nôtres
de Siegfried Alnoy, avec Sasha Andrès, Carlo Brandt et Catherine Mouchet.
Christine est une femme que l'on dirait transparente. C'est à peine si ses collègues se souviennent de cette employée intérimaire discrète et effacée. Un jour pourtant elle se fait une amie. De cette rencontre naîtront un meurtre et une renaissance. Pour son premier long métrage, la réalisatrice fait preuve d'une remarquable conviction dans la mise en scène. Inégal mais intrigant de bout en bout, son film est un portrait ambigu et complexe de femme qui ne l'est pas moins. Une impeccable distribution, pour beaucoup venue du théâtre, entoure une révélation : celle de Sasha Andrès dans le rôle principal.
Sortie le 24 septembre.

Max
de Menno Meyjes, avec John Cusack et Noah Taylor.
L'auteur de ce film émet l'hypothèse qu'Hitler — ainsi que certains biographes l'ont affirmé — rêvait de devenir peintre. Sur ce postulat, Max raconte la rencontre entre le futur dictateur et un directeur de galerie berlinois des années 30. Deux visions du monde et de l'art totalement contraires, peu à peu fascinées et intriguées l'une par l'autre. Sur un sujet éminemment casse-gueule, le réalisateur scénariste (auteur de La Couleur pourpre pour Steven Spielberg) n'évite pas quelques raccourcis dramaturgiques, mais parvient à restituer toute l'ambiguïté d'une période sombre et complexe.
Sortie le 17 septembre.

Braquage à l'italienne
de F. Gary Gray, avec Mark Wahlber, Edward Northon et Charlize Theron.
Remake de Italian Job, petite série B musclée des années 60 avec Michael Caine, cette nouvelle version high-tech n'est pas vraiment indispensable mais s'avère plutôt plaisante. Trahie par un larron peu fiable, une équipe de voleurs adeptes de la non-violence se voit dérober une cargaison de lingots d'or. Retrouvant sa trace quelques années plus tard, ils décident de récupérer leur bien. Humour, poursuites en Mini et cambriolages minutieux constituent le programme de cette comédie d'aventure. Le casting, Mark Wahlberg et Charlize Theron en tête, ajoute ce qu'il faut de séduction et de glamour pour finir par emporter la donne.
Sortie 17 septembre.

Tiresia
de Bertrand Bonello, avec Laurent Lucas et Clara Choveaux.
Sans doute l'un des films les plus intrigants de l'édition 2003 du Festival de Cannes. Une œuvre à l'ombre d'un Bernanos ou d'un Bresson, débutant par la séquestration d'un transsexuel par un homme torturé (prodigieux Laurent Lucas). Rendu aveugle par son tortionnaire, Tiresia s'échappe, rencontre l'amour auprès d'une femme simple et découvre son don de prédiction. Oscillant entre allégorie, conte pour adulte et mysticisme païen, le film du cinéaste canadien laisse derrière lui une trace indélébile empreinte de fascination et de trouble.
Sortie le 8 octobre


Également à découvrir

Le Temps du loup avec Isabelle Huppert et Patrice Chéreau.
Michael Haneke (La Pianiste) retrouve Isabelle Huppert, son actrice fétiche, pour un film sombre et asphyxiant où l'homme poussé par les circonstances redevient un animal pour ses semblables. Le style est toujours là, mais manque à ce Temps du loup une véritable justification.
Sortie le 8 octobre.

American Splendor avec Paul Giamatti et Harvey Pekar.
Un premier long métrage de fiction basé sur la biographie d'un des plus célèbres scénaristes de comic américain : Harvey Pekar, un "intello prolétaire" souffrant de nombreux troubles obsessionnels. Une contre-vision salvatrice et subtile de l'Amérique.
Sortie le 1er octobre.

Les Invasions barbares avec Rémy Girard et Stéphane Rousseau.
Le nouveau long métrage de Denis Arcand, annoncé comme la suite à son succès — Le Déclin de l'empire américain —, a beaucoup divisé la Croisette. Entre hymne à l'hédonisme et reflet satirique et amer de la situation politique canadienne, le film oscille entre deux extrêmes sans trouver vraiment son équilibre. À vous de vous faire une opinion.
Sortie le 24 septembre.
Paru le 15/09/2003