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© Vincent Jolfre
Zoom par Bruno Perroud
L’Île des esclaves
à l’Espace Jemmapes

Depuis quelques années, Stéphane Aucante explore les classiques de la littérature. Après Jean-Paul Sartre (Huis clos et Les Mouches), Shakespeare (Le Songe d'une nuit d'été), Goldoni (La Manie de la villégiature), il présente aujourd'hui L'Île des esclaves, de Marivaux, et reprend l'une des œuvres maîtresses de Beaumarchais,
Le Mariage de Figaro, pour lequel 13 000 lycéens se sont déplacés cette année lors de sa création au théâtre Hébertot.
Marivaux (Pierre Carlet de Chamblain de, 1688-1763) a écrit une quarantaine de pièces, très souvent axées sur les rapports amoureux. Dans L'Île des esclaves, l'intérêt de la pièce réside dans les rapports de classes entre maîtres et esclaves. Après un naufrage au large d'une Grèce utopique, quatre hommes et femmes échouent sur une île où règne le sage Trivelin (Daniel Jean). La loi de l'île inverse les rôles, les maîtres deviennent esclaves. Lors de cette fable, fine peinture de la France du XVIIIe siècle, Marivaux taille la part du lion aux rôles d'esclaves, magnifiquement interprétés par Sandrine Bouchou et l'espiègle Ali Mezeti. Pour étoffer le spectacle, Stéphane Aucante a incrusté deux autres scènes extraites de pièces de Marivaux, ainsi que des passages de La Tempête, de William Shakespeare. Le dépouillement des décors, la qualité des costumes, la mise en scène permettent de savourer ce texte annonciateur des grands bouleversements de la fin du XVIIIe siècle.
Paru le 01/01/2001