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D.R.
Interview par Caroline Fabre
Ariane Dollfus
et Maurice Béjart, démiurge de la danse

Journaliste, notamment spécialiste de la danse, Ariane Dollfus est, entre autres, l'auteur de « Béjart Le démiurge » (Arthaud. 2017).
Sur quoi s'appuie ce livre ?
Sur nos nombreux entretiens pour France Soir, sur mes interviews de gens qui travaillaient avec lui -y compris des danseurs dont la parole était inexistante de son vivant- pour des hors séries (Télérama, Danser) parus à sa mort. Beaucoup ayant depuis disparu, il m'aurait été impossible de rassembler cette matière aujourd'hui. Je confronte aussi ses mémoires et livres d'entretiens à mon regard critique. Sans compter toutes sortes d'archives.

Qu'apporte-t-il de neuf ?
Tous les ouvrages à son propos portaient sur son oeuvre, pas sur lui. Or, l'ayant très souvent rencontré, je sais sa profondeur intellectuelle, l'importance qu'il attachait aux spiritualités - jusqu'à sa mort, il a pratiqué l'Islam chiite auquel il s'était converti en 74. « Chic type » en public, même célébrissime, il restait accessible, le professionnel était plus sombre. Obsédé par la silhouette et le poids, il était très dur avec ses danseuses et lâche avec ses collaborateurs, chargeant par exemple son administratrice de se séparer de ceux qui ne lui plaisaient plus. J'ai réalisé que même les spécialistes ne savaient pas tout de cela.

En quoi était-il un démiurge ?
De l'Opéra aux Palais des Sports, il a sorti la danse de son ghetto. Il a donné une place novatrice aux danseurs hommes, a théâtralisé la danse, a fait parler les danseurs, y a introduit la littérature... et bien d'autres choses que je vous invite à découvrir !
Paru le 25/06/2018