Zoom par Manuel Piolat Soleymat
Becket ou l’Honneur de Dieu
au théâtre de Paris
Servi par le duo Didier Sandre/Bernard Giraudeau, « Becket ou l'Honneur de Dieu » nous plonge au cœur des intrigues politico-religieuses de l'Angleterre médiévale. À travers une mise en scène fluide et stylisée, Didier Long restitue toute l'intensité de la pièce de Jean Anouilh.
LA RELATION PASSIONNELLE DE DEUX HOMMES AU SOMMET DU POUVOIR.
Lorsque Henri II Plantagenêt (Bernard Giraudeau) devient roi d'Angleterre, en 1154, il hérite d'un État fragilisé par une Église assujettie au pouvoir romain. Un an plus tard, contre l'avis de son entourage, il nomme Thomas Becket (Didier Sandre), un simple gentilhomme saxon devenu son plus proche confident, chancelier du royaume. Certain qu'il le servira à la tête de l'Église comme il l'a fait en tant que Premier ministre, Henri II le fait élire archevêque de Canterbury en 1162. Cette élection signe la fin de leur entente. Une fois archevêque primat, Becket se transforme en sujet exemplaire de l'institution religieuse, allant jusqu'à excommunier le monarque lorsque celui-ci tente de subordonner la justice ecclésiastique à la justice royale. L'opposition des deux hommes finit dans le sang, au sein même de la cathédrale de Canterbury, un jour de l'an 1170.
Une pièce riche et ambitieuse
Comme dans la plupart des œuvres de Jean Anouilh, Becket ou l'Honneur de Dieu présente des personnages complexes et attirés par une forme d'idéalisme. Ainsi, Becket se soumet jusqu'à l'ascèse aux devoirs d'une charge qu'on lui a imposée... De même, Henri II est aveuglé jusqu'à la dernière minute par l'amitié qui le lie à son ancien compagnon... De scène en scène, c'est toute l'ampleur d'une époque qui resurgit, époque trouble au sein de laquelle deux hommes évoluent à travers leurs paradoxes et butent sur leurs contradictions. Il fallait deux grands artistes pour incarner ces destins douloureux. Entourés de quinze autres comédiens — dont le très prometteur Thomas Suire —, Bernard Giraudeau et Didier Sandre ont répondu présents. Le premier, terrien, truculent, plonge avec outrance dans la blessure du souverain trahi. Le second, aérien, insaisissable, investit l'ambiguïté de Becket avec une rare profondeur. Ce face-à-face prestigieux a déjà obtenu les faveurs du public et fait de ce spectacle l'un des succès de la saison.
Lorsque Henri II Plantagenêt (Bernard Giraudeau) devient roi d'Angleterre, en 1154, il hérite d'un État fragilisé par une Église assujettie au pouvoir romain. Un an plus tard, contre l'avis de son entourage, il nomme Thomas Becket (Didier Sandre), un simple gentilhomme saxon devenu son plus proche confident, chancelier du royaume. Certain qu'il le servira à la tête de l'Église comme il l'a fait en tant que Premier ministre, Henri II le fait élire archevêque de Canterbury en 1162. Cette élection signe la fin de leur entente. Une fois archevêque primat, Becket se transforme en sujet exemplaire de l'institution religieuse, allant jusqu'à excommunier le monarque lorsque celui-ci tente de subordonner la justice ecclésiastique à la justice royale. L'opposition des deux hommes finit dans le sang, au sein même de la cathédrale de Canterbury, un jour de l'an 1170.
Une pièce riche et ambitieuse
Comme dans la plupart des œuvres de Jean Anouilh, Becket ou l'Honneur de Dieu présente des personnages complexes et attirés par une forme d'idéalisme. Ainsi, Becket se soumet jusqu'à l'ascèse aux devoirs d'une charge qu'on lui a imposée... De même, Henri II est aveuglé jusqu'à la dernière minute par l'amitié qui le lie à son ancien compagnon... De scène en scène, c'est toute l'ampleur d'une époque qui resurgit, époque trouble au sein de laquelle deux hommes évoluent à travers leurs paradoxes et butent sur leurs contradictions. Il fallait deux grands artistes pour incarner ces destins douloureux. Entourés de quinze autres comédiens — dont le très prometteur Thomas Suire —, Bernard Giraudeau et Didier Sandre ont répondu présents. Le premier, terrien, truculent, plonge avec outrance dans la blessure du souverain trahi. Le second, aérien, insaisissable, investit l'ambiguïté de Becket avec une rare profondeur. Ce face-à-face prestigieux a déjà obtenu les faveurs du public et fait de ce spectacle l'un des succès de la saison.
Paru le 15/12/2000