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D.R.
Dossier par Vincent Goupy
Festen : Sophie Duez
Sophie Duez Elle incarne Hélène,la sœur de Christian, dans “Festen”.

Entre la Sorbonne et la troupe permanente du Théâtre de Nice, Sophie Duez est passée par le mannequinat, le cinéma et la télévision. Pour revenir à sa première passion : les mots d'un personnage de théâtre.
Du texte aux images
Entre des études de lettres modernes à la Sorbonne (maîtrise sur L'Expression stylistique du Moi chez Benjamin Constant) et son prochain rôle dans une pièce de Shakespeare (en mars 2003 à Nice), le chemin aurait pu être direct. Or pour financer ses études parisiennes, cette fille du soleil, née à Nice, a été mannequin, avant de mettre un pied dans le cinéma, puis à la télévision.
Après Marche à l'ombre de Michel Blanc en 1984, elle apparaît dans une dizaine de films, dont Je hais les acteurs en 1986, et Elisabeth en 1985. Pour la télévision, elle tournera douze épisodes de Quai nº1. Mais "à la télévision, le texte est accessoire", sacrifié à l'efficacité de l'image. Or ce qu'elle souhaite, c'est "prendre des risques en parole". Rien d'étonnant donc à ce qu'elle en vienne au théâtre, où elle se sent dans son élément.

Retour aux mots : le théâtre
Son premier rôle marquant, c'est la reine d'Espagne dans Ruy Blas de Victor Hugo en 1989. Elle retrouve sa passion des textes : "Ce qui m'intéresse avant tout, c'est de dire et de faire entendre. Les mots ont toujours été ma source d'inspiration pour aborder un rôle." Mais ce sont Les Monologues du vagin d'Ève Ensler qui lui permettent de fourbir ses armes pour les planches : elle est seule en scène pendant deux ans, à Paris, puis en tournée.
Attachée depuis l'an dernier à la troupe permanente du Théâtre national de Nice, dirigé par Daniel Benoin, elle incarne Hélène depuis la création de Festen en octobre dernier. Superbe pont pour elle entre cinéma et théâtre, et de plain-pied dans la modernité. Elle est l'aînée délurée, un peu paumée, chanteuse un jour et anthropologue le lendemain, fiancée à un Noir anglophone. C'est elle qui recueille la lettre que sa sœur Linda a écrite avant son suicide. Rôle extrême, de tourments et de révolte.

Dans la mise en scène audacieuse de Daniel Benoin, où certains spectateurs étaient attablés au festin familial, Sophie Duez se trouvait à son aise : "La proximité des spectateurs ne me fait pas peur. J'ai appris à regarder les gens dans les yeux au cours des représentations des Monologues du vagin." Même si chaque représentation nécessitait "un véritable engagement physique, épuisant".
Quant au cinéma, il n'a pas disparu : elle vient de jouer dans un film surréaliste bulgare, tragi-comédie d'après un texte poétique, Le Sort comme un rat d'Ivan Pavlov.

Ses projets ? Un double rôle dans
Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare : Hippolyta, reine des Amazones et Titania, reine des Fées.
Paru le 22/03/2003