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D.R.
Interview par Frédéric Maurice
Titoff
la force “Trankil” !

Comique de Marseille, mais pas forcément comique marseillais :
la différence peut paraître minime, mais pour Titoff,
elle est de taille. Après avoir joué les "branleurs" du Sud, il revient avec une galerie de situations inspirées de la vie de tous les jours.
Le dossier de presse mentionne que ce spectacle est le spectacle de la maturité. Alors qu'y avez-vous apporté de mature ?
J'aborde des sujets très importants comme la période triste de l'année où l'on est obligé de se séparer de ses tongs. Non, en fait c'est la prolongation du premier spectacle. Je me suis beaucoup inspiré des trois années qui viennent de s'écouler, de ma tournée, des hôtels et des stations-service dans lesquels je me suis arrêté, du pognon, de la notoriété...

Justement, est-ce que la célébrité vous a grisé ?
Vous parlez de votre yacht de 45 hectares... Sérieusement, est-ce que le succès vous est monté à la tête ?
Non, au contraire. La reconnaissance dont je suis vraiment fier, c'est celle que m'apporte le public lorsque je sors du théâtre.
Mais dans le spectacle, vous relativisez votre notoriété en faisant remarquer qu'on vous confond avec Titof, l'acteur porno, ou avec l'un des chanteurs
de la Star Academy.

C'est vraiment arrivé ?
Oui, c'est vraiment arrivé et ça m'a fait plutôt rire.

Vous continuez à jouer le lascif du Sud, mais sur scène, vous êtes tout sauf nonchalant : quand on voit la taille des auréoles sous vos bras et le nombre de fois où vous vous épongez le visage, on prend conscience du caractère très physique de ce one-man show.
C'est pour ça que je mets un tee-shirt noir : pour que les auréoles se voient... moins. J'ai une nature nonchalante, c'est vrai, mais sur les planches, je me donne à fond.

D'où vient cette chaise, objet récurrent dans vos spectacles, sur scène comme sur les affiches ?
C'est vraiment quelque chose d'affectif. Il s'agit d'une chaise de bistrot que j'ai prise à mes débuts et qui vient du Bar de la Marine à Marseille. Un soir, nous en avions besoin pour jouer, ils nous l'ont prêtée et on ne leur a jamais rendue. Depuis elle me suit, j'ai tout le temps joué avec elle. Et comme je veux surtout mettre en avant le côté tchatche de mon spectacle, c'est le seul habillage qu'il y a sur la scène, que j'ai, par ailleurs voulue, minimaliste.

Enfin, minimaliste, c'est vite dit : au début, il y a une espèce de démonstration de magie, genre Las Vegas.
J'avais envie de faire un tour de magie où je me faisais disparaître. C'est un spécialiste qui avait travaillé avec David Copperfield qui nous a mis ça en place. J'ai beaucoup de plaisir à le faire chaque soir.

Vous êtes quelques-uns, depuis Fernandel, en passant par Bosso et Elie Kakou,à venir du sud de la France. Vous pensez qu'il y a une école marseillaise du rire ?
Je ne peux pas parler d'école, mais bien d'autres font ce que je fais à Marseille, ils tchatchent eux aussi. Moi je ne fais pas de caricature de ma région. Il y en a beaucoup qui sont restés fixés sur Raimu ou Fernandel, ce n'est pas mon cas.

Votre spectacle se nourrit des tracas de la vie de tous
les jours, vous n'aimez pas traiter des sujets d'actualité ?
Je préfère quand les gens ont l'impression d'avoir vécu les choses que je raconte. Mais pour le moment, je ne souhaite pas m'occuper de problèmes de société. Il y a tellement de trucs graves qui se passent dans le monde que j'ai vraiment envie que le public se vide la tête quand il vient me voir.
Paru le 15/03/2003