La musique, comme un point de départ à cette création : « Je suis parti des partitions musicales inédites imaginées par Rostand lui-même, retrouvées dans sa maison d'Arnaga. Tout comme je l'avais fait pour mon adaptation de La Flûte enchantée au Théâtre des Variétés, je voulais retrouver une œuvre littéraire forte pour mêler au théâtre les arts du chant, de la musique classique, de la danse et du combat. Onze artistes sur scène dont un violoniste virtuose, qui apparaît tel une ombre au grand nez - un double de Cyrano, où l'archer de l'un est comme l'épée de l'autre. C'est un spectacle volontairement visuel avec des combats d'escrime, des costumes d'époque dans un style classique, et ô combien sonore et rythmé. » Au-delà de la forme très travaillée, il y a le fond de la pièce: «C'est selon moi une des plus belles histoires d'amour et de sacrifice, avec l'un des personnages les plus sublimes et pathétiques. Celui qui est laid, aura beau être amoureux, intelligent et avoir le talent de savoir magner le verbe comme l'épée, ne sera jamais préféré à celui qui incarne la beauté et la jeunesse. Cyrano reste un poète pudique, passant de la fougue à la mélancolie. Je voulais rendre à ce personnage mythique un spectacle habité de cette force et de cette émotion. »