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Laurencine Lot
Dossier par Manuel Piolat Soleymat
Les auteurs contemporains
Jean Verdun

"Nul n'est prophète en son pays." S'il est quelqu'un pour lequel cet adage semble se vérifier, c'est bien Jean Verdun. Plusieurs fois montées à l'étranger, ses pièces ne l'ont encore jamais été à Paris.

Starter Plus : Comment expliquez-vous les difficultés que vous rencontrez pour vous faire jouer à Paris ?
Jean Verdun : Je n'ai pas de difficulté, car je ne m'en occupe pas ! Ma fonction, c'est d'écrire. Certains auteurs passent trente coups de téléphone par jour ! Moi, ça ne m'intéresse pas. C'est sans doute la raison pour laquelle c'est un peu plus lent pour moi que pour les autres.

S. P. : Vous semblez vivre cette situation avec sérénité.
J. V. : Absolument. Je ne me sens pas du tout en retard, parce que je n'ai jamais été joué à Paris après vingt années d'écriture. Je pense que, pour le genre de pièces que j'écris, les délais sont nécessairement longs. Fin janvier 2003, Mieux que nos pères sera créée à Los Angeles par Robert Cohen, un grand homme de théâtre américain. Pourquoi quelqu'un fait-il dix-huit heures d'avion pour venir me voir et d'autres ne font pas trois stations de métro ? Je pense qu'actuellement, dans le théâtre comme dans d'autres domaines, Paris tourne en rond.

S. P. : Comment caractériseriez-vous votre écriture ?
J. V. : Elle est très travaillée pour être dite. Je ne torture pas la langue, je l'utilise au mieux de ce que le personnage a à exprimer. Pour moi, le théâtre nécessite ce travail-là. Et sans critiquer aucun de mes confrères, je suis désolé du manque d'écriture que je constate dans certaines œuvres contemporaines.
Paru le 01/09/2002