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D.R.
Dossier par Vincent Goupy
Les auteurs contemporains
Jean-Marie Besset

Il met en scène avec Gilbert Desveaux sa propre pièce, "Baron",au théâtre Tristan Bernard.
Dramaturge, adaptateur et metteur en scène, Jean-Marie Besset est un peintre acide des mœurs d'aujourd'hui. Il allie dans Baron une satire du monde du théâtre et une évocation sensible d'un couple en mouvement, hanté par Molière et Armande...

Entre Paris et New York

Le premier souci de Jean-Marie Besset fut d'échapper à la vie de province. Pour satisfaire son milieu familial, il intègre l'Essec, puis Sciences Po Paris. Mais taraudé par le théâtre, qu'il pratiquait en amateur dans les théâtres universitaires, le voilà vite admissible au Conservatoire, puis figurant à la Comédie-Française pendant ses études.
La grande vie se poursuit pour lui à New York, qu'il vit pendant quinze ans comme un avant-poste de la société occidentale. C'est le cadre de sa dernière pièce, L'École de New York.
Jean-Marie Besset a aujourd'hui à son actif une dizaine de pièces (dont Marie Hasparren, gros succès de la saison dernière), une quinzaine d'adaptations de pièces anglo-saxonnes, huit nominations aux Molière, et a obtenu le Molière 1999 du meilleur adaptateur pour Copenhague, de Michael Frayn.

Un satiriste de la société moderne

Du monde anglo-saxon, Jean-Marie Besset a tiré la leçon de l'humour : Baron se veut une charge contre les affrontements des tribus théâtrales en France. Un auteur de théâtre de mots s'y confronte à un metteur en scène de spectacles visuels d'avant-garde. Besset a écrit là sa pièce sur le théâtre, comme Corneille son Illusion comique ou Tchekhov sa Mouette.
Mais la pièce raconte également l'histoire délicate d'un couple. Et évoque le triangle composé, au Grand Siècle, par Molière, Armande et un jeune comédien, Michel Baron, dernière passion de l'illustre auteur.

Jean-Marie Besset s'apparente lui-même aux romanciers Houellebecq ou Braudeau. Dans Baron, c'est sur le monde du théâtre qu'il concentre les désarrois de notre société en quête permanente de sens, où sévissent les gourous de sectes multiples. Et peint, de l'intérieur, un couple sautant d'un équilibre précaire à l'autre, comme entre les plaques d'une banquise à la dérive, au-dessus des eaux glacées et noires...
En projet : le tournage d'un film d'après sa pièce Grande École.
Paru le 01/09/2002