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© Stéphane de Bourgie
Interview par Caroline Fabre
Anne Roumanoff
Aimons-nous les uns les autres

Au début, elle a fait comme beaucoup d'humoristes, parlant du couple, des régimes et de la drague. Puis sont venus des sujets sociétaux et enfin la politique avec ses chroniques « Radio Bistro ». Celle qui remplissait les salles, mais était boudée par les médias, tenait là sa revanche. Aujourd'hui, c'est le consensus autour de la Dame en rouge qui s'installera à l'Alhambra à partir du 30 juillet.
Anne, d'où vient cette « Dame en rouge » ?
Lors de mon premier passage télé, en mai 87 dans La Classe, j'avais un haut et une jupe rouges. J'ai gardé cette tenue longtemps... j'en ai même acheté trois ou quatre exemplaires ! Ensuite, j'ai changé de vêtements mais j'ai toujours gardé le rouge, par superstition peut-être et pour l'énergie que me procure cette couleur.

Malgré le consensus qui s'est fait autour de vous, ça vous énerve qu'on ne vous considère pas comme un auteur ?
Oui, il y a encore des gens qui se demandent si j'écris mes chroniques du JDD toute seule. Je trouve ça insultant. On ne poserait pas ce genre de questions à un homme. Comme si une femme n'était pas capable d'écrire sur la politique toute seule ! Je précise aussi que personne n'a jamais écrit pour moi un sketch de A à Z. C'est inenvisageable car mon travail est très personnel, tout doit avoir des résonances en moi et me correspondre totalement. La seule exception, c'est ma rubrique de «Radio Bistro» dans l'émission de Michel Drucker. Là, je travaille avec une équipe d'auteurs talentueux car écrire sur l'actualité nécessite d'être très réactif.

Voilà, c'est dit ! Y a-t-il d'autres sujets qui fâchent ?
Qui fâchent non mais si on peut éviter les sujets tartes à la crème (Peut-on rire de tout ? Existe-t-il un humour féminin ?...), ça serait bien. Ca m'énerve cette question « Existe-t-il un humour féminin ? » On ne demande jamais aux hommes s'il existe un humour masculin ! Quant aux questions sur mes opinions politiques, je n'y réponds pas. De toute façon, des gens de gauche sont persuadés que je vote à droite et inversement.

Parlons maintenant de « Aimons-nous les uns les autres. Lesquels de vos personnages fétiches y retrouve-t-on ?
On y retrouve certains personnages fétiches comme la bouchère qui, multiplie les tentatives pour relancer sa vie sexuelle au bout de 35 ans de mariage et la coach québécoise. Et puis, bien sûr, Radio Bistrot !

Quid de vos nouveaux personnages et sujets abordés à travers eux ?
Il y une mère qui fait un discours lors du mariage gay de sa fille, une Américaine qui critique les Français, une conseillère municipale d'extrême droite (pour l'écrire, j'ai pesé chaque mot), des portraits de parent d'élève au vitriol, une femme atteinte de phobie administrative... Je fais aussi chanter aux spectateurs un chant liturgique à la gloire de Pole Emploi et en fait participer certains au tournage de Confessions Intimes...

Un dernier mot ?
C'est vraiment un spectacle très ancré dans l'époque. A ce qu'on me dit, c'est mon meilleur spectacle, il reçoit d'ailleurs un accueil vraiment formidable en tournée où environ quatre-vingt représentations m'ont permis d'approfondir chaque sketch. Autrement dit, je suis fin prête à vous faire rire !!! Je vous attends...
Paru le 20/07/2015

(59 notes)
ANNE ROUMANOFF
ALHAMBRA
Du jeudi 30 juillet 2015 au dimanche 15 janvier 2017

SKETCHES. l est question de mariage gay, d'une femme frappée de phobie administrative, d'une américaine qui critique le pessimisme français, d'une conseillère municipale front national, d'une femme qui commande des accessoires coquins sur internet pour relancer sa vie sexuelle, d'une énarque qui tente d'exp...

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