Connexion : Adhérent - Invité - Partenaire

D.R.
Interview par Alain Bugnard
Benoît Lavigne prend la tête du Lucernaire

Le metteur en scène de "La Rose tatouée" (à l'Atelier en 2012) ou "Pluie d'enfer" (à la Pépinière en 2011) succède à Philippe Person à la direction du Lucernaire. Il nous présente ses projets pour cet espace culturel unique en son genre.
Pour quelles raisons avez-vous accepté de prendre les rênes du Lucernaire ?
Parce que j'aime le Lucernaire. J'y ai fait mes premières mises en scène, j'ai habité le quartier et ai toujours été très attaché à ce lieu magnifique et éclectique, unique dans Paris avec ses 3 salles de théâtre, ses 3 salles de cinéma, son bar, son restaurant et sa librairie. Aujourd'hui, le Lucernaire connaît de graves difficultés financières, les tutelles ne s'y investissent pas et le lieu pourrait à terme disparaître. J'ai envie de me battre pour que ce théâtre résiste, se développe, en faisant découvrir au public des jeunes compagnies, des textes, des acteurs, et qu'il reste un lieu d'art, de découvertes, d'échanges et de fêtes.

Quelle est votre conception du théâtre ?
Pour moi, le théâtre est un acte à la fois festif, poétique et politique. Nous devons, en tant qu'artistes, défendre, porter la parole des auteurs classiques et contemporains, interroger, questionner le monde et l'humain, mais aussi faire rire, émouvoir et émerveiller le public. En tant que metteur en scène, ce sont les textes qui ont guidé mes choix tout au long de mon parcours. Je n'aime pas les frontières au théâtre, le cloisonnement. De mon point de vue, Laurent Terzieff fut l'un des plus grands hommes de théâtre de notre siècle : il ne faisait pas de distinction entre Théâtre Public et Privé, honorait les auteurs classiques et les grands poètes, et révélait au public les auteurs de son temps. Il a marqué l'histoire du Lucernaire et c'est dans le chemin qu'il a tracé, qu'en toute modestie, je souhaite poursuivre l'aventure de ce théâtre.

Quels sont vos projets pour le Lucernaire ?
En septembre, c'est un Lucernaire embelli que le public va découvrir : nous allons faire cet été des travaux importants pour dépoussiérer, égayer, moderniser le lieu sans lui faire perdre son âme. Nous allons construire des partenariats avec d'autres théâtres, continuer à accueillir des pièces classiques, du contemporain, du musical, des comédies et des spectacles jeune public car le Lucernaire doit rester le lieu de tous les théâtres. Nous voulons avoir une ligne artistique ouverte, une communication plus moderne et plus forte, accueillir des événements comme le festival de Jazz de Saint-Germain, des soirées Tango le dimanche, du Street Art...

Sur quelles créations à venir souhaitez-vous attirer l'attention de nos lecteurs ?
Cet été le Lucernaire vivra au rythme de Brel, Molière, Crébillon, Kipling, Perrault, mais aussi d'auteurs contemporains comme Stanislas Cotton ou Sonia Nemirovsky. À la rentrée, des artistes prestigieux comme Nicolas Vaude, Philippe Duquesne, Jean-Jacques Beineix, mais aussi des jeunes compagnies, viendront poser leurs valises et faire voyager les spectateurs.
Paru le 10/08/2015