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D.R.
Interview par Alain Bugnard
Maud Ferrer
Directrice de l’Aktéon

Professeur d'art dramatique au Cours Florent, Maud Ferrer nous ouvre la porte des coulisses de l'Aktéon dont elle assure la direction depuis 2011.
Quel état d'esprit règne à l'Aktéon ?
L'Aktéon est un petit théâtre de quartier de 60 places que je dirige depuis 4 ans. Sept personnes travaillent à mes côtés (3 régisseurs, 2 personnes chargées de l'accueil/billetterie et 2 professeurs de théâtre) dans une ambiance rigoureuse, à un rythme soutenu mais avec un véritable esprit d'équipe. L'Aktéon est ouvert 7 jours sur 7. Certains jours, on peut jouer jusqu'à 7 spectacles : les équipes et les compagnies se croisent !

Quelle est votre conception du théâtre ?
Le théâtre est une nécessité disait Louis Jouvet. J'aime à penser que notre travail est nécessaire. Nécessaire pour les compagnies, pour le public, mais aussi pour le quartier : l'Aktéon est un acteur économique et culturel essentiel du 11e arrondissement. J'ai aussi la faiblesse de croire que mes programmations participent à l'éveil d'un jeune public.

Quels sont les projets qui retiennent votre attention ?
Ma programmation est subjective : un auteur ou une pièce qui me plaît, un point de vue du metteur en scène qui me rend curieuse...la matière est ma première référence. En 4 ans, j'ai essayé de créer une ligne artistique. J'ai développé une programmation axée autour de textes du répertoire classique et contemporain. J'aime aussi, une ou deux fois par saison, accueillir une création et soutenir de jeunes auteurs qui s'attaquent à l'exercice difficile qu'est celui d'écrire du théâtre.

Quels ont été les temps forts de la salle ces dernières années ?
Ma reprise du lieu en octobre 2011 ! J'avais à peine 30 ans, un théâtre, des employés et une entreprise à faire tourner?! Sur les 3 dernières années, j'ai cherché à développer des cours de théâtre. Pour enfants d'abord, puis pour adultes amateurs l'an dernier. Il y eut aussi les spectacles marquants: «Le Médecin malgré lui» par Brice Borg, «Le Baiser de la veuve» par Tony Le Guern, «Les Fâcheux», actuellement à l'affiche, par Jérémie Milsztein et «Le Gardien» par Anne Voutey.

Sur quelles créations à venir souhaitez-vous attirer l'attention de nos lecteurs ?
«La Cantatrice chauve» par Judith Andres revient à partir du 11 mars ; un spectacle que je suis allée chercher au Cours Florent ! C'est une pièce jouée en permanence sur Paris mais ces six jeunes comédiens nous montrent un projet plein d'intelligence. En programmant ce genre de projet, mon rôle de directrice et programmatrice prend tout son sens : donner une visibilité aux talents de demain.

Avez-vous des projets pour l'avenir de la salle ?
Pour la première fois, une pièce, «Les Fâcheux», partira à Avignon en juillet 2015. Me lancer dans la production me permet d'être partenaire des compagnies. Un souhait serait que les « grands théâtres » viennent chercher mes spectacles pour les programmer dans leur salle (cela arrive parfois mais pas assez !) et que la presse se déplace plus : ce n'est pas parce que c'est un petit théâtre que les projets le sont aussi !
Paru le 29/04/2015