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Marie-France Mignal
F. Darras
Interview par Manuel Piolat Soleymat
Marie-France Mignal
Codirectrice du Théâtre Saint-Georges depuis 1984 (aux côtés de France Delahalle), elle préside également le Fonds de soutien à la création. Femme de tête, Marie-France Mignal reste, avant tout, une passionnée de théâtre.

Starter Plus : Quelle est la principale qualité que doit posséder une directrice de théâtre ?
Marie-France Mignal : L'enthousiasme ! Car il y a toute une équipe dans un théâtre, au secrétariat, à la caisse, à la technique, et évidemment le soir, les acteurs. Il faut savoir communiquer son énergie à toutes ces personnes-là, même lorsqu'il arrive, parfois, qu'un spectacle marche moins bien que les autres.

S. P. : Quelles sont les grandes lignes de votre programmation ?
M.-F. M. : France et moi aimons particulièrement les comédies de mœurs, les pièces dont les situations vous feraient pleurer dans la vie, mais qui vous font rire sur scène. C'est Maria Pacôme qui a ouvert le théâtre avec nous, en 1984. Au total, elle a joué cinq spectacles chez nous. Depuis dix-huit ans, nous avons programmé des auteurs tels que Neil Simon, Woody Allen, Sacha Guitry ou Robert Lamoureux.
S. P. : Vous présidez le Fonds de soutien à la création. Comment fonctionne-t-il ?
M.-F. M. : En fait, c'est une association, l'A.S.T.P., qui a pour objet la gestion d'un fonds de soutien aux théâtres privés. Les ressources, qui proviennent de la Ville de Paris, de l'État et d'une taxe parafiscale sur les spectacles, sont réparties entre l'aide à l'exploitation, l'aide à l'emploi et l'aide à la création qui favorise, bien sûr, le lancement de jeunes auteurs. La taxe parafiscale est très importante, parce qu'étant versée par tous les directeurs, elle instaure un véritable esprit de solidarité. Chacun aide tout le monde, quels que soient ses goûts et ses programmations. Ainsi, lorsqu'on crée un jeune auteur dans un lieu, c'est aussi grâce à des salles qui montent peut-être des choses moins difficiles.

S. P. : À l'âge du tout-virtuel, quel est selon vous le devenir du spectacle vivant ?
M.-F. M. : Depuis l'Antiquité, on dit que le spectacle vivant va mourir. Moi, je pense que rien ne vaut le contact direct avec les êtres humains. Il est vrai que l'image a pris une place prépondérante dans notre société. Mais je crois que cela n'enlèvera jamais le plaisir, le bonheur de voir des êtres humains en scène qui vous font rire ou pleurer.

S. P. : Les chiffres se font-ils le reflet de votre optimisme ?
M.-F. M. : Tout à fait ! Après une certaine morosité que nous avons vécue, il y a quatre ou cinq ans, la tendance semble revenir à la hausse. C'est un mouvement lent, mais réellement présent. En 2000, les théâtres ont eu 15 % de fréquentation supplémentaire par rapport à 1999. Cette année encore les chiffres semblent positifs. Soyons confiants et gageons que cette hausse se poursuivra dans le futur !
Paru le 05/08/2002