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© Bellamy
Zoom par Manuel Piolat Soleymat
Uruguay Trilogie
au Théâtre des Quartiers d’Ivry

«Ore -Peut-être la vie est-elle ridicule ?» ; «Ouz - Le Village» ; «Mi Muñequita - Ma Petite Poupée»* : le metteur en scène Adel Akim met en lumière le théâtre de l'auteur uruguayen Gabriel Calderón. Interprète des deux premiers volets de cette «trilogie fantastique», la comédienne Véronique Ataly nous en dit plus sur cette plongée dans la folie familiale...
De quoi traitent «Ore» -Peut-être la vie est-elle ridicule ? et «Ouz - Le Village» ?
Ces deux histoires pourraient commencer par "Il était une fois". Dans «Ouz» - saga familiale où le rire et la folie l'emportent sur le drame - une femme est visitée par Dieu. Il lui parle et exige d'elle qu'elle tue l'un de ses deux enfants ! Grace - c'est son prénom - doit ainsi choisir entre Tomas, un jeune homme plein de désirs et d'énergie, et Dorotea, qui est autiste... Jack, son mari, s'oppose à ce sacrifice. Tous les habitants du village finissent par se mêler de cette situation extrême, en réagissant de façon extrême.... Dans «Ore», une fille, Anna, qui vit dans une dictature, est enlevée par des militaires. Le jour où son frère fait part à ses parents de sa décision de s'engager dans l'armée, ces derniers vivent cette situation comme une insulte et une tragédie. C'est alors que l'arrivée d'un ennemi extérieur - qui pourraient être des extraterrestres - va bouleverser la vie de cette famille. Des phénomènes extraordinaires vont prendre le pas sur la réalité...

« Gabriel Calderón sait, à travers de petites histoires, nous emmener vers la grande histoire. »

Quels ponts dramaturgiques peut-on établir entre ces deux pièces ?
Ces deux histoires sont différentes, mais partagent une même ironie, une même dérision. Une forme de folie guette tous ces personnages : des situations paroxystiques les amènent à agir de façon totalement inattendue, ce qui crée en permanence des coups de théâtre.
Il y a aussi des thèmes communs : la violence, la guerre, l'influence de la religion, la sexualité, l'angoisse de l'avenir et la hantise du passé... Gabriel Calderón sait, à travers de petites histoires, nous emmener vers la grande histoire. Le monde est chaque jour plus violent : que ce soit en Palestine, en Ukraine, des familles se déchirent, souffrent, meurent, des avions explosent en plein vol, des enfants sont assassinés.

Que pourriez-vous dire d'autre de cette écriture ?
L'écriture de Gabriel Calderón est exceptionnelle parce qu'elle permet à l'acteur d'aller extrêmement loin dans son jeu. Il y a un souffle unique dans ce théâtre. Un souffle qui oblige les interprètes à aller dans le sens de l'écriture, si bien que l'on ne se pose plus de questions sur la vraisemblance des situations. Et c'est ça qui est drôle ! C'est un exercice difficile de jouer aussi vite avec autant de naturel. On ne peut rien fabriquer et il ne faut pas fabriquer. Il faut être sincère tout le temps et c'est terriblement joyeux. J'ai aussi envie de dire que Gabriel Calderón écrit de très beaux rôles pour les femmes. Les dramaturges d'aujourd'hui ont encore trop tendance à oublier que les femmes sont aussi nombreuses et présentes que les hommes. Lui, a compris qu'il faut aussi compter avec nous ! Et je crois qu'on peut le remercier pour cela
* Spectacle en espagnol, surtitré en français.
Paru le 05/10/2014

(14 notes)
OUZ
TH. DES QUARTIERS D'IVRY/STUDIO CASANOVA
Du lundi 18 mars 2013 au dimanche 19 octobre 2014

COMÉDIE. Dieu parle. Ce n’est ni à Moïse ni à Abraham, mais à Grace, une femme ordinaire. Ce Dieu, comparable à celui, terrifiant, de la Bible, irascible, colérique, susceptible, autoritaire (avec lui le dialogue est impossible) exige de Grace qu’elle tue un de ses deux enfants?: il faut qu’elle choisisse ...

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