Interview par Manuel Piolat Soleymat
Théâtre de l’Athénée : Patrice Martinet
Pour l’année Jouvet.
Voilà cinquante ans, Louis Jouvet rendait
son dernier souffle au sein même de son théâtre, aujourd'hui rebaptisé Athénée - théâtre Louis-Jouvet.
Le lieu qu'il dirigea durant dix-sept années
commémore l'événement en consacrant
sa saison 2001/2002 à des spectacles créés,
joués ou mis en scène par son illustre «Patron».
son dernier souffle au sein même de son théâtre, aujourd'hui rebaptisé Athénée - théâtre Louis-Jouvet.
Le lieu qu'il dirigea durant dix-sept années
commémore l'événement en consacrant
sa saison 2001/2002 à des spectacles créés,
joués ou mis en scène par son illustre «Patron».
Patrice Martinet : «Je me sens le dépositaire de l'histoire de ce théâtre».
Directeur de l'Athénée depuis 1994, Patrice Martinet a commencé sa vie professionnelle par l'enseignement, puis la direction d'instituts culturels français à l'étranger. Il est à l'origine du Festival « Paris quartier d'été », qu'il créa en 1990.
Starter Plus : Quelle était l'idée de départ pour cette commémoration ?
Patrice Martinet : L'idée était d'explorer le répertoire de Louis Jouvet en proposant à des metteurs en scène une liste de pièces qu'il avait montées, avec une liberté totale, pour eux, de choisir au sein de cette liste. J'avais cependant ajouté une contrainte à celui qui monterait L'École des femmes : celle d'évoquer les costumes et décors créés par Christian Bérard en 1936. C'est Jacques Lassalle qui s'est finalement intéressé à ce projet. De même, pour Dom Juan, j'avais demandé à ce que le metteur en scène joue le rôle-titre, comme Jouvet l'avait fait en 1947. Daniel Mesguich relèvera ce défi en mars 2002.
S P : Un travail sur le passé ?
P M : Pas seulement. Les mises en scène sont totalement modernes. Indépendamment du fait que ces pièces ont été montées par Jouvet à l'époque, on cherche à savoir ce qu'elles ont, aujourd'hui, à nous dire. Les regards portés sur ces textes sont tout à fait actuels.
S P : Dirige-t-on l'Athénée comme un autre théâtre ?
P M : Je ne pense pas. Il ne s'agit pas d'un lieu neutre, d'un lieu où un artiste quel qu'il soit, si grand soit-il, peut arriver en considérant qu'il est le premier. Il peut le faire, mais je suis là pour lui rappeler que son travail s'inscrira dans la mémoire du lieu. L'Athénée est un théâtre littéraire au bon sens du terme. Ce qui importe le plus, c'est le texte que l'on va dire sur le plateau, ensuite le comédien qui va le dire puis, enfin, le metteur en scène qui va les faire se rencontrer. Cet ordre-là ne prévaut pas dans tous les théâtres.
2002 : et l'hommage continue !
- La Folle de Chaillot de Jean Giraudoux (mise en scène de François Rancillac, avec Judith Magre dans le rôle-titre).
- Le Diable et le Bon Dieu de Jean-Paul Sartre (mise en scène de Daniel Mesguich).
- Dom Juan de Molière (mise en scène de Daniel Mesguich, avec Daniel Mesguich dans le rôle-titre).
- La Machine infernale de Jean Cocteau (mise en scène de Gloria Paris).
- Knock de Jules Romains (mise en scène de Maurice Bénichou, avec Fabrice Luchini dans le rôle-titre).
Louis Jouvet en quelques dates :
- 1887 : naissance le 24 décembre, à Crozon dans le Finistère.
- 1907 : débuts dans une troupe de théâtre amateur.
- 1913 : se joint, avec Charles Dullin, à la troupe de Jacques Copeau pour la naissance du théâtre du Vieux-Colombier.
- 1922 : s'installe à la Comédie des Champs-Élysées.
- 1927 : fonde avec Charles Dullin, Georges Pitoëff et Gaston Baty le Cartel des Quatre.
- 1928 : rencontre avec Jean Giraudoux.
- 1932 : débuts au cinéma dans Topaze.
- 1934 : devient directeur du théâtre de l'Athénée.
- 1938 : Hôtel du Nord le consacre star du cinéma.
- 1941 : quitte la France occupée pour une tournée de quatre ans en Amérique du Sud.
- 1945 : retour en France et création de La Folle de Chaillot au théâtre de l'Athénée.
- 1951 : disparition le 16 août.
Directeur de l'Athénée depuis 1994, Patrice Martinet a commencé sa vie professionnelle par l'enseignement, puis la direction d'instituts culturels français à l'étranger. Il est à l'origine du Festival « Paris quartier d'été », qu'il créa en 1990.
Starter Plus : Quelle était l'idée de départ pour cette commémoration ?
Patrice Martinet : L'idée était d'explorer le répertoire de Louis Jouvet en proposant à des metteurs en scène une liste de pièces qu'il avait montées, avec une liberté totale, pour eux, de choisir au sein de cette liste. J'avais cependant ajouté une contrainte à celui qui monterait L'École des femmes : celle d'évoquer les costumes et décors créés par Christian Bérard en 1936. C'est Jacques Lassalle qui s'est finalement intéressé à ce projet. De même, pour Dom Juan, j'avais demandé à ce que le metteur en scène joue le rôle-titre, comme Jouvet l'avait fait en 1947. Daniel Mesguich relèvera ce défi en mars 2002.
S P : Un travail sur le passé ?
P M : Pas seulement. Les mises en scène sont totalement modernes. Indépendamment du fait que ces pièces ont été montées par Jouvet à l'époque, on cherche à savoir ce qu'elles ont, aujourd'hui, à nous dire. Les regards portés sur ces textes sont tout à fait actuels.
S P : Dirige-t-on l'Athénée comme un autre théâtre ?
P M : Je ne pense pas. Il ne s'agit pas d'un lieu neutre, d'un lieu où un artiste quel qu'il soit, si grand soit-il, peut arriver en considérant qu'il est le premier. Il peut le faire, mais je suis là pour lui rappeler que son travail s'inscrira dans la mémoire du lieu. L'Athénée est un théâtre littéraire au bon sens du terme. Ce qui importe le plus, c'est le texte que l'on va dire sur le plateau, ensuite le comédien qui va le dire puis, enfin, le metteur en scène qui va les faire se rencontrer. Cet ordre-là ne prévaut pas dans tous les théâtres.
2002 : et l'hommage continue !
- La Folle de Chaillot de Jean Giraudoux (mise en scène de François Rancillac, avec Judith Magre dans le rôle-titre).
- Le Diable et le Bon Dieu de Jean-Paul Sartre (mise en scène de Daniel Mesguich).
- Dom Juan de Molière (mise en scène de Daniel Mesguich, avec Daniel Mesguich dans le rôle-titre).
- La Machine infernale de Jean Cocteau (mise en scène de Gloria Paris).
- Knock de Jules Romains (mise en scène de Maurice Bénichou, avec Fabrice Luchini dans le rôle-titre).
Louis Jouvet en quelques dates :
- 1887 : naissance le 24 décembre, à Crozon dans le Finistère.
- 1907 : débuts dans une troupe de théâtre amateur.
- 1913 : se joint, avec Charles Dullin, à la troupe de Jacques Copeau pour la naissance du théâtre du Vieux-Colombier.
- 1922 : s'installe à la Comédie des Champs-Élysées.
- 1927 : fonde avec Charles Dullin, Georges Pitoëff et Gaston Baty le Cartel des Quatre.
- 1928 : rencontre avec Jean Giraudoux.
- 1932 : débuts au cinéma dans Topaze.
- 1934 : devient directeur du théâtre de l'Athénée.
- 1938 : Hôtel du Nord le consacre star du cinéma.
- 1941 : quitte la France occupée pour une tournée de quatre ans en Amérique du Sud.
- 1945 : retour en France et création de La Folle de Chaillot au théâtre de l'Athénée.
- 1951 : disparition le 16 août.
Paru le 25/02/2002