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Gilbert Ponte
D.R.
Interview par Xavier Leherpeur
Gilbert Ponte dans 99 F.
L’envers du décor... Au Trévise !

Accro au théâtre depuis l'âge de 13 ans, Gilbert Ponte a commencé par un parcours des plus classiques. D'abord le conservatoire de Mulhouse, puis l'école de la rue Blanche, à Paris, avant de faire ses premières armes sur les scènes des grands théâtres où il rencontre Suzanne Flon et Loleh Bellon. Mais très vite, le désir de faire du spectacle solo le démange.
Depuis bientôt une quinzaine d'années, il y consacre toute son activité de comédien, créant ses propres textes ou signant des adaptations. Parmi ses plus beaux succès critiques et publics, on rappellera Giacomo, d'après ses souvenirs d'enfance, Voyage dans la Lune, d'après Cyrano de Bergerac, ou La Ferme des animaux, d'après le roman de George Orwell.

Ce comédien caméléon, comme il se caractérise lui-même, aime aborder dans ses spectacles les thèmes du pouvoir sous toutes ses formes, de la lutte du petit et du grand... Ce qui explique sans aucun doute qu'il ait été sensible à 99 F, le best-seller de Frédéric Beigbeder, qui met en scène des « personnes perdues, n'ayant plus de repères », lorgnant « du côté de la religion, de la coke, de la littérature ». Gilbert Ponte interprète (entre autres) Octave, un « anti-héros rageur et désabusé » qu'il voit comme un « Arthur Rimbaud moderne ».

Starter Plus : Comment avez-vous travaillé l'adaptation ?
Gilbert Ponte : Le roman étant très riche, j'ai dû prendre un angle d'attaque. J'ai privilégié ici la critique du milieu de la publicité et la manière dont les gens y sont manipulés. Je voulais montrer comment ce personnage essaie de s'en sortir et lui rendre tout son côté humain.

S P : Interpréter seul tous les personnages du roman est un véritable défi...
G P : Être seul sur scène permet une liberté totale. On peut non seulement créer des personnages mais aussi des choses qui n'existent pas, inventer d'autres espaces, faire des ellipses... Et surtout, donner à imaginer aux spectateurs. Comme dans un conte. Il suffit d'un mot pour que les gens se disent « ah oui, il est ça et on y croit ».

S P : Un vrai bonheur pour un comédien...
G P : À condition sans doute d'être à la fois mégalo et fou (rires). Mais c'est effectivement extraordinaire, car dès lors, il n'y a plus d'emplois et on peut se permettre de tout jouer.
Paru le 15/01/2002