Zoom par Vincent Goupy
Le Journal d’un fou de Gogol
au Théâtre de l’Aktéon
De la folie douce à la folie furieuse, ou comment l'on sombre gentiment dans le délire... pour la 300e d'un petit spectacle qui joue subtilement de la folie des grandeurs.
La folie commence peut-être le jour où l'on se demande, de but en blanc : « Pourquoi est-ce que je suis conseiller titulaire ? Pourquoi précisément conseiller titulaire ? ». Gardez-vous bien de vous poser ce genre de question aussi abruptement ! C'est pourtant ce que fait un médiocre fonctionnaire de la Russie tsariste du dix-neuvième siècle dans son journal. Jusqu'au jour où, s'inquiétant des « affaires d'Espagne », il finit par se prendre pour Ferdinand VIII... Et on en frissonne !
Car Thierry Jozé est terriblement sensible et profondément persuasif. Il nous embarque à bord d'un petit Titanic de la raison ordinaire, comme naguère l'aliéné de Fous alliés de Christophe Allwright sur cette même scène de l'Aktéon.
La mise en scène d'Olivier Costa est épurée : seul dans sa chambre ou dans son bureau, notre tamponneur de courrier administratif nous harcèle de questions loufoques et évidentes.
Le plus fascinant dans le jeu de Thierry Jozé, c'est qu'il garde jusqu'au bout de ce naufrage un regard attendrissant : tout près des étoiles, mais si proche de nous...
Car Thierry Jozé est terriblement sensible et profondément persuasif. Il nous embarque à bord d'un petit Titanic de la raison ordinaire, comme naguère l'aliéné de Fous alliés de Christophe Allwright sur cette même scène de l'Aktéon.
La mise en scène d'Olivier Costa est épurée : seul dans sa chambre ou dans son bureau, notre tamponneur de courrier administratif nous harcèle de questions loufoques et évidentes.
Le plus fascinant dans le jeu de Thierry Jozé, c'est qu'il garde jusqu'au bout de ce naufrage un regard attendrissant : tout près des étoiles, mais si proche de nous...
Paru le 20/12/2001