Porté par un trio d'actrices où excellent Isabelle Gélinas, Dominique Labourier et la jeune Eva Green, qui interprète ici son premier rôle au théâtre, Jalousie en 3 fax est l'une des bonnes surprises de cette rentrée théâtrale. Ester Vilar signe un texte drôle et savoureux, et Didier Long une mise en scène efficace et ingénieuse. À voir sans retenue.Helen Stavisky (Dominique Labourier) est avocate. Femme posée, elle est mariée depuis dix-huit ans avec Lazlo... Tout va pour le mieux côté business et vie amoureuse. Tout, jusqu'au jour où elle accuse réception d'un fax, envoyé par une jeune femme qui habite la même tour qu'elle. Yana (Isabelle Gélinas) lui apprend par voie épistolaire sa liaison avec son mari, rencontré dans l'ascenseur. Hélène n'y croit pas. Le soir, en questionnant l'homme de sa vie, elle est rassurée. Cette pauvre Yana prend vraiment ses désirs pour la réalité. Mais les fax se multiplient. Avec conviction, Yana va apporter la preuve de la trahison de Lazlo. Tout alors va s'enchaîner très vite, et la correspondance par fax va s'enflammer. Les deux femmes vont s'affronter sans se connaître vraiment.

Abandonnée par l'homme de sa vie, Hélène ne peut se résoudre à cette situation, elle garde une sourde rancœur contre sa rivale Yana, jusqu'à ce qu'intervienne la jeune et fraîche Iris (Eva Green). Le trio se transforme alors en quatuor, et Yana va connaître à son tour une jalousie maladive envers sa nouvelle rivale.

Jalousie en 3 fax est un véritable exercice de style, car les comédiennes ne sont jamais face à face. Chacune lit la correspondance qu'elle envoie ou reçoit dans un savant découpage du texte. La mise en scène de Didier Long, fluide et sobre, enrichit l'échange des mots. Les actrices, Dominique Labourier et Isabelle Gélinas, régalent les spectateurs par la maîtrise parfaite de leur art. Devant tant de talents réunis, on ne peut que clamer notre enthousiasme.