Interview par Samuel Ganes
Clémence Poésy
Un nouveau défi
Mondialement connue, entre autre pour son rôle de Fleur Delacour dans "Harry Potter", Clémence Poésy a alterné sans cesse films français et étrangers. En cette rentrée, elle a le rôle principal de la nouvelle série de Canal+ "Le Tunnel", et surtout vous pourrez la voir dans un monologue surprenant "Je danse toujours" sur la scène de la Pépinière Opéra.
Revenons d'abord sur ce parcours plutôt hors-norme pour une artiste française, avec beaucoup de films à l'étranger.
Jouer en anglais a été assez essentiel pour moi parce que cela m'a rendue plus courageuse - on s'écoute moins quand on ne parle pas sa langue maternelle, on ose plus, cela fonctionne un peu comme un masque. C'est vrai que j'ai eu de la chance, depuis le début, les projets en anglais et en français se répartissent de façon assez équitable. On m'a proposé tellement de jolies choses en Angleterre ... et puis, apprendre et maitriser d'autres langues m'a toujours passionnée.
Peut-on parler de The Tunnel qui arrive aussi à la rentrée et de votre rôle dedans ?
Le Tunnel est une coproduction franco-anglaise pour canal + et Sky - adaptation d'une série suédoise très sombre The Bridge. C'est une histoire policière, à la frontière entre la France et l'Angleterre. J'y interprète une femme chargée de l'enquête en France et forcée de travailler avec un anglais. C'est un personnage très fort, complètement inadaptée socialement, dans un rapport à la vérité et aux autres assez particulier. Elle existe toute seule, sans être une épouse, une mère ou une « fille de » - ce qui est assez rare chez les personnages féminins de nos jours. Au-delà du suspens, c'est aussi une histoire d'amitié homme/femme, assez unique et touchante.
Parlons maintenant de la pièce Je danse Toujours ...
C'est en lisant un de ses romans pour la jeunesse Toby Lolness, que j'ai découvert le travail de Timothée de Fombelle. C'était tellement empreint de liberté et de tendresse, ... que j'ai voulu travailler dessus dans le cadre d'un projet pour les enfants à l'hôpital. Je l'ai alors contacté et nous sommes devenus proches. Parmi certains de ses textes pour le théâtre, j'ai eu un coup de foudre immédiat pour cette pièce. Une envie viscérale de dire sur scène les mots de cette femme résistante pendant la guerre. Ce texte parle d'une attente, d'un moment où cette jeune fille sait qu'elle est en danger, sait qu'elle devrait partir et par amour, par défi, parce qu'elle refuse l'idée de ce qui est peut être arrivé à celui qui n'arrive pas - elle reste. C'est une merveille de texte - je ne l'ai jamais lu sans y découvrir un nouveau trésor.
... et c'est un « seule-en-scène».
Oui c'est assez terrifiant, d'autant que ce que j'aime plus que tout dans ce métier ce sont les rencontres, le temps passé avec les autres. Là, je travaille surtout avec le metteur en scène, Etienne Guichard, qui est aussi mon père. C'est une nouvelle et belle aventure cette pièce pour moi, un défi en soit, d'être, enfin, seule en scène et face au public.
Jouer en anglais a été assez essentiel pour moi parce que cela m'a rendue plus courageuse - on s'écoute moins quand on ne parle pas sa langue maternelle, on ose plus, cela fonctionne un peu comme un masque. C'est vrai que j'ai eu de la chance, depuis le début, les projets en anglais et en français se répartissent de façon assez équitable. On m'a proposé tellement de jolies choses en Angleterre ... et puis, apprendre et maitriser d'autres langues m'a toujours passionnée.
Peut-on parler de The Tunnel qui arrive aussi à la rentrée et de votre rôle dedans ?
Le Tunnel est une coproduction franco-anglaise pour canal + et Sky - adaptation d'une série suédoise très sombre The Bridge. C'est une histoire policière, à la frontière entre la France et l'Angleterre. J'y interprète une femme chargée de l'enquête en France et forcée de travailler avec un anglais. C'est un personnage très fort, complètement inadaptée socialement, dans un rapport à la vérité et aux autres assez particulier. Elle existe toute seule, sans être une épouse, une mère ou une « fille de » - ce qui est assez rare chez les personnages féminins de nos jours. Au-delà du suspens, c'est aussi une histoire d'amitié homme/femme, assez unique et touchante.
Parlons maintenant de la pièce Je danse Toujours ...
C'est en lisant un de ses romans pour la jeunesse Toby Lolness, que j'ai découvert le travail de Timothée de Fombelle. C'était tellement empreint de liberté et de tendresse, ... que j'ai voulu travailler dessus dans le cadre d'un projet pour les enfants à l'hôpital. Je l'ai alors contacté et nous sommes devenus proches. Parmi certains de ses textes pour le théâtre, j'ai eu un coup de foudre immédiat pour cette pièce. Une envie viscérale de dire sur scène les mots de cette femme résistante pendant la guerre. Ce texte parle d'une attente, d'un moment où cette jeune fille sait qu'elle est en danger, sait qu'elle devrait partir et par amour, par défi, parce qu'elle refuse l'idée de ce qui est peut être arrivé à celui qui n'arrive pas - elle reste. C'est une merveille de texte - je ne l'ai jamais lu sans y découvrir un nouveau trésor.
... et c'est un « seule-en-scène».
Oui c'est assez terrifiant, d'autant que ce que j'aime plus que tout dans ce métier ce sont les rencontres, le temps passé avec les autres. Là, je travaille surtout avec le metteur en scène, Etienne Guichard, qui est aussi mon père. C'est une nouvelle et belle aventure cette pièce pour moi, un défi en soit, d'être, enfin, seule en scène et face au public.
Paru le 24/10/2013