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Josiane Pinson
© Emmanuel Ciepka
Portrait par Marie-Céline Nivière
Josiane Pinson
dans “ PSYcause(s) ”, au théâtre du Renard

Après avoir fait rugir la quarantaine, Josiane Pinson revient sur la scène du charmant théâtre du Renard avec un tout nouveau spectacle, PSYcause(s). Comme toujours, elle parle des femmes, un sujet qu'elle connaît bien, et pour cause(s)...
Josiane Pinson est ce qu'on appelle une autodidacte. À l'âge où ses amis s'inscrivaient dans les cours de théâtre, elle s'est prise en main... Comme elle le dit dans un grand éclat de rire - une grande constance chez ce personnage joyeux - « J'étais jeune et con ». Du coup, elle n'a pas eu de famille théâtrale. Malgré tout, c'était la grande époque des cafés-théâtres, et elle a su en tirer parti. À 19 ans, elle écrit son premier spectacle, qu'elle autoproduit. Elle avait l'audace de sa jeunesse et une « putain de volonté ». Son parcours est comme elle, hors normes. Elle est inclassable. Depuis ses débuts, elle s'est écrit de nombreux one-woman shows, en se produisant toute seule. Elle fait aussi des doublages. Les voix françaises de Carmen Maura, Helen Hunt (Pour le pire et pour le meilleur) ou encore Annette Bening (American Beauty), c'est elle. En ce moment, elle s'amuse beaucoup en doublant un dessin animé déjanté pour grandes personnes.

Psychose toujours,
tu m'intéresses

Son dernier spectacle, La Quarantaine rugissante, a connu un succès plus que mérité. Rappelez-vous, en treize tableaux, elle évoquait la vie des femmes de quarante ans. Celles qui courent après le temps en espérant ne pas avoir raté leur vie. Son nouveau spectacle en est une continuité : la femme de cinquante ans, mais vue avec l'œil d'une pédopsychologue. Elle est un symbole d'équilibre. Seule, mère de famille et elle-même en analyse. À cause de sa mère ? De son âge ? Ou de ses patientes ? Les névroses, est-ce contagieux ? Un symbole d'équilibre qui dérape, ça fait quoi ? Rire ou pas, c'est selon ce que cela nous renvoie comme image. Le thème du spectacle est : « J'ai peur, j'avance. J'avance mais j'ai peur. Je vais droit devant malgré la trouille ». Bref, « Je vis ». Pour ce spectacle, Josiane Pinson a évidemment lu des livres spécialisés, mais elle s'est aussi servie de sa propre expérience. Le nœud de toutes nos névroses demeure la mère. « Jusqu'à quel âge on porte sa mère ? »

Son personnage est aussi une femme de cinquante ans qui se dit qu'il lui reste toujours de quoi plaire et rêve d'avoir encore un peu de printemps avant l'hiver. PSYcause(s) est avant tout une pièce, avec une évolution. C'est pour cette raison qu'elle a choisi un théâtre et non une salle de café-théâtre. Et pour elle qui aime le style Art déco, le Renard ne pouvait que la séduire. Elle affectionne les paris, et celui-là en est un.
Paru le 15/11/2001