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Méliane Marcaggi
D.R.
Zoom par Marie-Céline Nivière
« Comment devenir une mère juive en dix leçons »

Cette comédie de Paul Fuks a fait un triomphe, il y a vingt ans, avec Marthe Villalonga dans le rôle de la mère. Elle connaît, depuis plus d'un an, un nouveau triomphe grâce à une jeune compagnie. Comme quoi, finalement, la « mère juive » est inusable et toujours d'actualité.
Daniel, fils chéri à sa maman, soutient sa thèse de doctorat devant d'illustres professeurs et invités. Sa vie d'adulte est en jeu. Et voilà qu'elle arrive, celle qui, depuis sa naissance, lui complique la vie. Bien sûr, elle est débordante d'amour et de tendresse... Alors, Daniel craque et explique en dix petites leçons ce qu'est une mère juive. Pour modèle, il prend la sienne. Celle-là, il la connaît par cœur. Et il précise bien : il ne suffit pas d'être juif pour être une mère juive. En règle générale, il suffit d'être déjà mère. Ensuite, d'être une exagération d'amour, d'avoir un brin de despotisme, de manier le chantage affectif et d'être un vrai moulin à parole...

« La vérité si j' mens »

En dehors du texte, l'attrait sympathique de cette pièce réside dans la jeune troupe de comédiens, dont l'âge varie de 22 ans à la toute petite trentaine. Dans le rôle de la mère, Ludivine de Chastenet, qui nous fait un grand numéro, sans jamais tomber dans la caricature. Guillaume Bouchède, le narrateur, a suffisamment gardé de son enfance pour être attendrissant, tout comme Sébastien Castro et Florence Savignat dans le rôle des enfants qui essayent de grandir. Et puis, il y a le père. Il est celui à qui l'on pose des questions, demande son avis, mais qu'on ne laisse jamais parler. Pour ce rôle tout en silence, Bertrand Combe excelle. Ils ont été mis en scène par Jean-Paul Bazziconi. Cette « mère juive » a encore de beaux jours devant elle.
Paru le 13/09/2001