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Guy Montagné
D.R.
Interview par Lionel Adam
Guy Montagné
se fait piquer son temps de parole par ses personnages... On aura tout entendu !

Pour parler de son spectacle, L'Adieu aux blagues, au théâtre du Gymnase, quelques-uns de ses fidèles et célèbres partenaires ont insisté pour prendre la parole. Matthieu le paysan, la grosse Glitta, qui travaille tard sur les trottoirs, Raoul le dégueulasse, le général Buzard ou encore Gilbert le dragueur, tous désireux de monter sur les planches, répondent à nos questions...
MATTHIEU, l'art dramatique vous attire. Envisagez-vous d'entrer au conservatoire ?
— Ah non ! Bon d'là ! Pourquoi voulez-vous que j'aille à Thouars, dans une usine de conserves ? Non, moi c' que j' veux, c'est être acteur de cinéma.

Quel rôle aimeriez-vous jouer ?
— Je voudrais faire comme Jean Gabin. Je prendrais ma meilleure pondeuse et je lui dirais « t'as d' beaux œufs tu sais ».


GLITTA, vous sentez-vous vraiment comédienne dans l'âme ?
— Je veux, mon neveu ! Mes clients peuvent témoigner ! Je simule l'orgasme à merveille.

Je vous parle de technique théâtrale...
— Moi aussi ! Qu'est-ce que tu crois, mon chéri ! Hier soir, j'ai eu un sado-maso qui a adoré ma mise en chaîne !

Je vois. Mais je me demande si vous ne faites pas une lourde confusion entre votre... heu... métier et celui de comédien ?
— Oh non ! Si pour un comédien, c'est trois coups tous les soirs, pour moi c'est beaucoup plus !

RAOUL LE DEGUEULASSE, le music-hall vous tente plus que le théâtre, pourquoi ?
— J'ai des gaz ! C'est gênant dans Marivaux. Ça l'est moins dans un numéro de pétomane à deux voix.

Pourquoi à deux voix ? Vous avez un partenaire ?
— Non, j'ai aussi de l'aérophagie.
Mais vous aimez le théâtre tout de même ?
— Ouais, et en particulier celui du Gymnase.

Pourquoi le Gymnase plus que les autres ?
— Parce que quand je dis à ma femme Rosa : « Je vais au Gymnase », elle croit que je vais faire du sport... Alors que je vais me bourrer la gueule.

On est loin du théâtre...
— Ah non ! C'est le bar d'à côté !

On est loin également du sport.
— Ah non ! Je fais aussi le bar d'en face ! C'est des bars parallèles !

GÉNÉRAL BUZARD, vous prétendez mieux connaître le théâtre que les autres personnages de la bande à Montagné !
— Parfaitement ! D'ailleurs, en parlant d'une bataille, on dit « le théâtre des opérations » ! Ça veut tout dire.

Oui, mais la guerre n'est pas un spectacle !
— On voit que tu l'as pas beaucoup faite la guerre, bougre de petit salopard ! Car un para, c'est comme un comédien, il a le trac avant l'attaque.

Oui, mais il n'a pas de texte à dire.
— Si ! Son texte quand il charge, il est simple : « Aaaaaaah ! ». Et s'il a un trou - et ça peut arriver vu le nombre de projectiles ennemis - , il a un texte de secours qui est : « Brancardiers ! ».

Mais quand il n'y a pas de guerre, comment faites-vous pour vous donner en spectacle ?
— On défile sur les Champs-Élysées le 14 juillet !


GILBERT LE DRAGUEUR, vous ne voulez pas être comédien ?
— Non, non, non ! Je l'ai dit, je préfère être avec les spectatrices !

Oui, mais pour leur faire la cour, vous leur jouez la comédie.
— Comment tu es perspicace, ma parole ! Un œil de lynx ! Comment tu as fait pour voir ma technique théâtrale avec les gonzesses ? C'est indiscret, pourtant.

Vous avez un texte, des répétitions, un jeu de scène. Mais avez-vous un secret ?
— Je les fais rire ! Ça leur stimule les hormones ! Et après ça, t'as plus qu'à les cueillir comme un fruit mûr !

Qu'est-ce que vous leur racontez pour les faire rire ?
— Des histoires drôles !
Y'en a-t-il une qui n'a jamais cédé à vos avances ?
— Oui ! C'est Terry Shane ! La femme de Montagné !

C'est aussi son metteur en scène. Pourquoi n'a-t-elle jamais succombé à vos histoires ?
— Elle les connaît toutes ! Mais un jour, je t'aurai ! Terry, sur la vie de ma mère, one day, you will be mine !
Paru le 11/07/2001