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Édouard Collin
© Bruno Perroud
Dossier par Alain Bugnard
Spécial coups de cœur "2"

Seconde édition de notre sélection Coups de cœur : 7 comédiens défendent quelques-unes des créations les plus attendues de la rentrée 2008 : "La Tectonique des sentiments" d'Éric-Emmanuel Schmitt qui sera aussi sa première mise en scène, "L'Abribus" qui marquera le retour de Florence Foresti sur les planches ou encore "Croque-Monsieur" qui permettra à Isabelle Mergault de marcher dans les pas de Jacqueline Maillan !
La Souris verte

Quelle autre alternative à Hollywood lorsqu'on est une star montante et que l'on a la fâcheuse tendance de préférer les hommes aux femmes, sinon renier sa propre nature ? Tel est l'implacable constat de Douglas Carter Beane, dramaturge américain pour la première fois traduit en France par Jean-Marie Besset et mis en scène par Jean-Luc Revol au Tristan-Bernard, avec Raphaëline Goupilleau, Édouard Collin, Julie Debazac et Arnaud Binard.

Édouard Collin
est Alex

À tout juste 20 ans, Édouard Collin amorce une carrière prometteuse : au cinéma, il fut le partenaire de Valérie Bruni-Tedeschi (Crustacés et Coquillages) et de Jacques Gamblin (Les Irréductibles), tout en ayant tenu plus de 200 fois le rôle de Loïc dans Les Amazones. Un intérêt qu'il ne doit pas qu'à sa frimousse de séducteur mais à une maturité, une intelligence et un esprit critique bien appréciables en ces temps de conformisme ambiant : "'La Souris verte' est une comédie grinçante, pleine d'humour, d'amour et de vie, et tout à la fois horrible car elle dépeint les lâchetés humaines face à un système qui impose d'accepter de ne pas être soi-même pour parvenir à ses fins.» Édouard y incarne Alex, jeune prostitué, dont Mitchell (Arnaud Binard), la nouvelle coqueluche d'Hollywood va s'enticher : "Alex est un garçon qui ne sait plus où il en est. Il se prostitue à Manhattan, se tape des centaines de mecs pour gagner de l'argent et vit avec sa copine, qu'il aime, jusqu'au jour où il tombe amoureux de Mitchell. Il apparaît sans candeur, comme quelqu'un qui a beaucoup vécu et morflé, qui n'a pas froid aux yeux ni grand espoir vis-à-vis du futur. Il n'a pas confiance en lui mais va apprendre à aimer la vie. J'aime le côté 3e millénaire de ce personnage pour qui le sexe de son partenaire n'a aucune importance. Il est ouvert à tout et prend toutes les possibilités que la vie lui offre. Ce n'est pas une pièce militante. Pas plus que ne l'était le téléfilm Marie Humbert (diffusé en décembre dernier sur TF1, ndlr) qui était un film d'amour. L'euthanasie est bien sûr l'un des thèmes du film, mais ce qui en ressort est avant tout un combat de vie. Militer sur scène ou à l'écran m'ennuierait profondément : j'ai mes idées mais je considère que les acteurs ne sont pas là pour parler politique ou avoir la prétention d'influencer qui que ce soit. Quand on est jeune comédien, il est bien vu d'épouser les paillettes du métier alors qu'il me semble qu'au contraire, pour jouer, il faut beaucoup de travail et d'humilité. Je préfère ignorer ce star system qui me pousserait à mentir et à me renier. Je regrette les vedettes des années 1960 et 1970 comme Fernandel : quand elles montaient sur scène, le public ne voyait que le personnage, oubliait la célébrité, alors qu'aujourd'hui, avec le battage médiatique, le public se déplace davantage pour voir une vedette qu'un rôle."

Raphaëline Goupilleau
est Diane

Comédienne fétiche de Marion Berry (L'Illusion comique, La Seconde Surprise de l'amour, Après la pluie...) - "son imaginaire débordant lui permet de tenter des aventures extraordinaires sans avoir peur du manque de moyens, tout en réunissant des troupes formidables", -, dirigée par Jean-Michel Ribes (Théâtre sans animaux) ou Béatrice Agenin (Les Sincères et l'Épreuve), Raphaëline Goupilleau se révèle une nature joyeuse, pétillante et attachante. Elle aborde "ravie" le rôle de Diane dans La Souris verte, "mon premier rôle de méchante ! Diane s'occupe de la carrière de Mitchell mais en réalité elle régit son destin. La pièce traite du pouvoir très rapide que l'on peut avoir sur quelqu'un, soi-disant pour le défendre, alors qu'on empiète sur ses choix personnels. Diane vit également à travers son poulain : sa gloire est aussi la sienne. On dit qu'elle est lesbienne mais elle ne parle jamais de choses qui lui sont personnelles. Elle est peut-être castratrice pour n'avoir pu afficher elle-même ses propres préférences : pour exercer ce pouvoir d'une façon aussi terrible, il y a forcément quelque chose qui a été cassé en elle et qu'elle n'a pu vivre. D'autant que sa propre réussite dépend de cette homosexualité. Cela me fait penser à Montgomery Clift dont la vie a dû être un enfer. La pièce pose le problème du choix face au système et c'est ainsi que l'on reconnaît les gens de la même espèce : ceux qui sont prêts à tout pour réussir quitte à se renier eux-mêmes, et ceux qui luttent pour conserver leur authenticité. Elle montre aussi qu'aucun choix n'est anodin mais déterminant, vous engage et indique qui vous êtes. Ce n'est pas un sujet évident, qui peut faire peur, mais c'est avant tout une histoire d'amour, qui touche, certes, le métier d'acteur, mais demeure universelle. La pièce s'attaque aux apparences, au conformisme. Je sens d'ailleurs la création culturelle de notre pays en danger et cette peur qu'ont les gens de se faire broyer par le système. Il faut garder du temps pour nous, malgré tout ce qu'on nous fait subir, et préserver à tout prix notre imaginaire. Si nous autres comédiens pouvons y contribuer, cela signifie que nous accomplissons notre métier."



La Tectonique des sentiments

Événement au théâtre Marigny : le romancier et dramaturge Éric-Emmanuel Schmitt signera sa première direction d'acteurs à travers sa nouvelle création, "La Tectonique des sentiments", avec Clémentine Célarié, Tcheky Karyo, Marie Vincent, Sara Giraudeau et Annick Alane, partition au suspense haletant où il démêle avec brio l'écheveau complexe des relations passionnelles.

Marie Vincent est Rodica

On a pu la voir en décembre dans Le Réveillon des bonnes, sur France 3, incarner récemment au théâtre les personnages de la Nourrice dans le Roméo et Juliette de Lavigne ou de Toinette dans Le Malade imaginaire de Briançon, mais aussi dans l'une des plus belles créations de ces dernières années, Comme en 14, composée à sa demande. Comédienne épanouie et talentueuse, Marie Vincent appréhende avec bonheur le nouveau tournant de sa carrière : "J'ai beaucoup d'amies qui, à 45 ans, pensent qu'il est difficile de persévérer dans ce métier alors que j'ai l'impression que se présente devant moi une quantité de personnages passionnants : en deçà de la séduction, je travaille désormais sur des êtres qui ont vécu, avec des violences rentrées magnifiques à interpréter." En lectrice assidue, Marie décortique l'œuvre de Schmitt : "Il n'oublie aucun des thèmes essentiels de la vie et sait les traiter de manière baroque et colorée, avec des accidents. Et il sait très bien écrire sur les femmes ! Il les connaît et appréhende particulièrement celles dont le cœur a été blessé." Pour La Tectonique des sentiments, Marie incarne Rodica, une prostituée et l'un des instruments de la vengeance de Diane (Clémentine Célarié) : "Diane est une femme blessée qui va au bout de ce que l'on peut appeler une manipulation jusqu'à se détruire et détruire le couple qu'elle forme avec Richard (Tcheky Karyo, ndlr). Son comportement est pervers mais soudain, comme si les idées naissaient dans son esprit sans préméditation. Comme c'est une personnalité politique, on imagine que son sens du pouvoir a glissé sur le terrain de la vie privée et sa volonté d'exister coûte que coûte la pousse à écraser l'homme qu'elle aime en lui montant un bateau incroyable. Elle fait appel à deux prostituées dont l'indocile Rodica qui est aussi une femme blessée, totalement usée par la vie mais qui va réapprendre à aimer. C'est un très beau parcours de personnage. Elle est aussi un élément comique de la pièce : ce n'est pas une pute classique, mais quelqu'un qui a un franc-parler, qui reçoit les sentiments brutalement et les ressort de la même façon, et sait aussi ranger son vocabulaire pour jouer les bourgeoises bien-pensantes." Marie vient également de tourner un Maupassant pour la télévision, Le Rosier de Madame Husson, avec Marie-Anne Chazel et sera à l'affiche de la première mise en scène de Cerise, Bed & Breakfast, au Théâtre 14 en novembre prochain.

Sara Giraudeau est Elina

Avec pour parents Bernard Giraudeau et Annie Duperey, le sang du théâtre ne pouvait que couler dans les veines de la jeune Sara. Elle aborde sa carrière sur les planches avec Les Monologues du vagin aux côtés de Micheline Dax et Marie-Paule Belle avant de poursuivre avec La Valse des pingouins qui lui vaut le Molière 2007 de la révélation féminine. "Je ne m'y attendais vraiment pas car le personnage que j'incarnais ne s'exprimait que dans un langage surréaliste ! Chaque actrice qui le reprendra lui donnera une aura différente. Ce fut une expérience passionnante, car c'est un rôle de composition totale, très corporel." Aujourd'hui Éric-Emmanuel Schmitt l'a choisie pour incarner Elina, une jeune prostituée : "On pourrait croire Elina fleur bleue car elle est amoureuse de l'amour. Mais elle s'est fait violer, est loin de sa famille, a été trahie et porte un passé très difficile auquel il m'est bien sûr difficile de m'identifier. Je me retrouve en revanche dans sa quête éperdue de beauté. Elle accepte au départ la proposition de Diane pour se sortir de cette situation de prostitution qu'elle ne supporte pas, sans se douter qu'elle va se prendre au jeu et tomber amoureuse de Richard. C'est pour cette raison que j'aime cette pièce où se mêlent une histoire d'amour parfaite à la Cendrillon et une expérience de manipulation tordue, malsaine et masochiste. Cette pièce met le doigt sur le manque de confiance de la femme en elle-même et sur l'orgueil puisque ni Richard ni Diane ne veulent perdre la face. Par vanité, Diane se ment à elle-même et aux autres, ce qui la conduit au bord de l'irréparable. Elina a le destin qu'elle mérite car c'est le personnage le plus pur dans ses idées, la plus droite, la plus honnête. Elle est passionnément amoureuse de cet homme et n'a qu'une envie, être dans ses bras et lui donner de l'amour. Elle va aussi contre toute attente trouver une nouvelle mère en la personne de Rodica." Sara vient, par ailleurs, de tourner son premier film pour TF1 sous la direction de Joyce Buñuel, Marie & Madeleine : "C'est mon année prostituée puisque j'appartiens à un groupe de filles de joie dans les années 1940 ! Nous allons devoir fuir notre bordel car l'une d'entre nous a volé un cartable à un Allemand contenant des documents très importants et nous déguiser en bonnes sœurs pour nous planquer !"


Philippe Elno
pour L'Abribus

Un des temps forts de la rentrée sera certainement le retour de Florence Foresti sur les planches. Une initiative que l'on doit à Philippe Elno, auteur et interprète du duo à succès Barcelone- Amsterdam, joué plus de 700 fois. "À l'époque où nous étions voisins, Florence m'avait sous-entendu qu'elle voulait revenir sur scène avec quelque chose d'un peu plus théâtral : une perche que j'ai immédiatement saisie !" Pour elle, Philippe écrit donc L'Abribus - dont il partage l'affiche - ou la rencontre improbable d'une star du show-business en panne de GPS et de portable en rase campagne et d'un apiculteur taciturne - sur une mise en scène de Philippe Sohier. "Je suis parti du personnage de Florence tel qu'on l'aime, caricatural, pour lui donner petit à petit de la profondeur. Son désir était d'ailleurs de présenter une nouvelle facette de son talent de comédienne. Ce qui m'intéressait était aussi de montrer les contradictions entre les êtres et celles qui nous déchirent au fond de nous-mêmes. Quand on travaille sur une rencontre, il est amusant de confronter deux personnages qui, a priori, n'ont pas grand-chose à faire ensemble et qui finalement se rendent compte qu'ils ne sont pas si étrangers quand ils commencent à dévoiler leurs peurs, leurs souffrances... Dans 'Barcelone -Amsterdam', les personnages se cachaient derrière une certaine pudeur pour se séduire alors qu'ici, les protagonistes sont bien assis dans leur vie. Isa vit à 100 à l'heure pour son boulot sans s'accorder une seconde, tandis qu'Éric est un apiculteur paisible qui n'apprécie pas que l'on trouble sa solitude ! Aujourd'hui, on a un peu la sensation de vivre dans une frénésie permanente qui génère beaucoup de stress et de solitude et empêche de se poser les questions essentielles. Notre métier notamment nous impose de vivre dans le speed parisien mais je me rends compte qu'il est important de le fuir de temps en temps pour rester créatif et éviter de faire ce qui est à la mode." Aux décors, Pierre-François Limbosh (Good Canary) : "Le public doit avoir l'impression de partir pendant une heure quinze à la campagne en plein cœur de Paris ! Comme mon personnage parle beaucoup du temps, du ciel, des saisons, nous lui avons demandé quelque chose de discret, de sobre et verdoyant qui puisse se passer au printemps dans les Cévennes, d'autant que les grandes qualités de metteur en scène de Philippe Sohier nous aident à faire vivre nos personnages dans les silences."

Julien Cafaro
pour Croque-Monsieur

Actualité chargée pour Julien Cafaro ! Non content d'être à l'affiche de la nouvelle création d'Alain Sachs au théâtre des Variétés, Croque-Monsieur, pièce qui avait valu un triomphe à Jacqueline Maillan en 1964, et dont Isabelle Mergault reprend le rôle, Julien apparaîtra également dans le deuxième long-métrage de la "jeune" réalisatrice, Enfin veuve. Sans oublier deux fictions pour le petit écran, l'une pour M6, Dans les dunes au Sahara, réalisée par Williams Crépin, avec Michèle Bernier et Pierre Cassignard, l'autre pour TF1, Camping Paradis, réalisée par Sylvie Ayme, avec Laurent Ournac et une bande de joyeux drilles. "Alain Sachs et Isabelle Mergault se côtoient depuis longtemps. Ils cherchaient une pièce pour Isabelle et sont tombés sur 'Croque-Monsieur', alors que nous tournions 'Enfin veuve' ! Nous continuons donc à travailler en famille !" Julien y reprend le rôle créé par Hubert Deschamps, le majordome de Coco : "Il a connu tous ses maris et finalement, c'est presque lui son époux puisqu'il est toujours à ses côtés et prend soin d'elle. On peut presque parler d'amour platonique. C'est un personnage haut en couleur, écrivain à ses heures, avec toujours un bon mot, des saillies littéraires venues de nulle part ! Coco est une milliardaire qui a toujours vécu dans la soie, le caviar. Son dernier époux s'est ruiné et suicidé. Il lui faut donc trouver rapidement un remplaçant !" Autrement dit, un boulevard de plus pour ce comédien bougon au grand cœur ("J'ai un sacré caractère : il ne faut pas trop me chercher sinon on me trouve facilement, normal, je suis latin !"), perfectionniste et débordant de vitalité : "Je suis tombé dans le boulevard quand j'étais petit ! C'est le genre théâtral qui me colle le plus à la peau, des Marx Brothers à Jerry Lewis en passant par tous les boulevardiers français : Michel Roux, Jacques Charron, Claude Rich, Robert Hirsch, Louis de Funès ou encore Bourvil !" Ses meilleurs souvenirs sur scène ? Potins d'enfer de Jean-Noël Fenwick avec Anémone et Patrick Zard, Les Héritiers d'Alain Krief avec Agnès Soral et Anne Richard ou encore On dînera au lit de Marc Camoletti avec Jacques Balutin et Christian Marin "qui m'ont appris mon boulot. À mes débuts, j'ai joué dans Knock avec Michel Serrault. Je n'avais qu'un rôle minime mais j'aurais tout fait pour me retrouver à ses côtés. J'ai eu, de surcroît, le bonheur d'être son répétiteur pendant cinq semaines et de ne l'avoir rien que pour moi des nuits entières !".

Jean-Paul Muel
pour Good Canary

Incontestable succès de cette saison théâtrale, le très rive gauche et sous amphétamines Good Canary, organisé autour du couple Cristiana Reali et Vincent Elbaz, sous la houlette de John Malkovich, triomphe au Comédia. Au cœur de l'aventure, nous retrouvons le truculent Jean-Paul Muel, grand amoureux des planches, de ses débuts dans les années 1970 avec le Grand Magic Circus de Jérôme Savary, aux Pédalos, premier spectacle à défendre ouvertement l'identité homosexuelle, en passant par ses collaborations avec Jean-Michel Ribes, Jean-Pierre Vincent ou Gérard Desarthe. "'Good Canary' est exactement le théâtre que j'aime, composé de choses dérangeantes et inhabituelles. Nous avons la chance d'avoir un public de jeunes qui découvrent enfin une pièce qui leur parle de notre monde, dans un langage actuel, que ce soit dans les relations amoureuses, ou leur rapport à la drogue, au suicide, au mal-être et à la difficulté d'exister. Ce qui est aussi passionnant est l'extrême liberté que nous laisse John jusque dans les représentations : il nous demande de recréer chaque jour. Ce qui peut paraître au spectateur très placé est en réalité excessivement libre et en mouvement." Jean-Paul incarne un éditeur de revues porno "vif et nerveux qui tombe par hasard sur un bouquin qui devient un best-seller. Cela va bouleverser sa vie et la perspective d'un nouvel avenir le place dans un état d'exaltation. Il évoque aussi la figure du père protecteur, du Pygmalion qui sera d'ailleurs trahi : il y a en effet deux couples dans la pièce, celui que forment Vincent Elbaz et Cristiana Reali et celui que je forme avec Vincent, le tandem écrivain-éditeur". Parmi les projets très attendus de Jean-Paul, la nouvelle pièce de Jean-Marie Besset, Perthus, chronique provinciale sur deux jeunes adolescents et leurs mères, qui sera mise en scène par Gilbert Desveaux au Rond-Point en septembre 2008 : "Comme je serai l'une des mères, je porterai une robe et des talons, mais je ne changerai rien à ma manière de jouer. La pièce prend un sens différent et universel quand on utilise le travesti. Comme les maris sont absents de l'éducation des enfants, leurs femmes ont pris leur place et sont à la fois père et mère." Sera également repris au Rond-Point sa création en Avignon en tant que metteur en scène, La Divine Miss V., avec Claire Nadeau. "Je me sens désormais de plus en plus attiré par la direction d'acteurs."

Lola Zidi
pour "Libres sont les papillons"

Beauté angélique. Tempérament posé. À 20 ans, Lola est déjà une comédienne étonnante de maturité et une chanteuse à la voix d'or. Elle commence à la télévision, à l'âge de 9 ans dans La Mère de nos enfants de J.-L. Lorenzi, puis enchaîne les téléfilms. À 17 ans, le bac en poche, elle prend des cours de théâtre au Laboratoire de l'acteur durant trois ans, ainsi que des cours de chant pendant cinq ans avec Cécile Bonardi.
Ses influences cinématographiques allant d'Audiard à Tarantino en passant par Blier ou Scorsese, tandis que musicalement "ça varie de 'L'Île aux mimosas' de Barbara en passant par 'Johnny Jane' de Gainsbourg pour finir sur Diam's, par exemple". Éclectique donc !
On la retrouve actuellement dans une comédie dramatique, Libres sont les papillons, au théâtre Côté Cour. "C'est une pièce qui parle de l'amour, de la peur de l'engagement, de la difficulté d'aimer, du handicap. Le sujet me touche énormément et, surtout, la façon dont il est traité ! Je suis, aussi, littéralement tombée amoureuse de tous les personnages et je me sens particulièrement proche du mien, Ava. C'était pour moi un réel défi que d'interpréter une jeune femme fraîche et drôle. J'ai des projets à venir, mais pour le moment rien de sûr, donc, je me tais." Jeune, talentueuse ... et réfléchie !

Alain Bugnard (et Samuel Ganes pour Lola Zidi)
Paru le 01/02/2008