Pareille à l'eau vive s'imprégnant des humeurs et vibrations de notre monde, Valérie Barrier restitue dans ses chansons nos parts d'ombre et de lumière : "Il est des êtres qui se baignent toute leur vie dans le rêve. Pour ma part, je trouve qu'il n'y a rien de plus beau que la réalité ! Des chansons crues qui disent les choses comme elles sont, c'est tellement bon !" Habillés d'une voix tendre et chaleureuse, ses mots, d'une justesse sans ambages, cognent, à la manière d'un uppercut, nous laissent sans voix, pour mieux nous connecter à cette part d'humanité que nos angoisses contemporaines tentent de refouler : un cadre laissant sa vie dans un train de banlieue pour secourir une jeune femme, un homme ordinaire n'ayant trouvé que la mort comme refuge à sa solitude : "Nous sommes tous concernés par des sujets comme ceux du 'Petit costard' ou du 'Voisin'. Ce 'Petit costard', on ne l'estime pas beaucoup, persuadés qu'il n'agira pas. Ce qui me tient à cœur, c'est de ne pas juger les autres : on ne sait jamais qui se cache derrière un masque. Tout comme ces mômes. Je parle de horde, d'animalité : sans amour et tendresse, on devient fous. Il y a toujours un contexte profond qui conduit à la violence. 'Le Voisin' parle de la solitude, de la peur des autres. Ce qui n'est jamais que la peur de nous-mêmes. Je crois que le pire ennemi est en nous et non au-dehors." Jusqu'au 24 mars, Valérie se produira à l'Essaïon, accompagnée du guitariste Norbert Galo et sur des orchestrations de Christian Belhomme. "Je ne conçois cette expérience qu'en terme de bonheur. Dans ce métier, chacun a sa place à un moment donné. On a tous le temps de faire les choses. Avoir confiance en soi et dans le temps, c'est toute la difficulté de vivre. Il faut que l'humanité apprenne à traverser le pouvoir pour se rendre compte qu'elle n'en a pas besoin.