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Christophe Luthringer
D.R.
Portrait par Marie-Céline Nivière
Christophe Luthringer
metteur en scène de « Oui » au Vingtième Théâtre

Un visage d'ange, une grande aisance dans la communication, Christophe Luthringer promène son grand sourire et sa générosité dans ce monde. Ces mises en scène sont le reflet de sa personnalité.
Un jeune homme
peu pressé

Pour moi qui l'ai connu lors des années collège, je peux vous assurer que Christophe ressemble encore au petit garçon qu'il était. Un joyeux drille ! Avec ça les cheveux en bataille, un charme fou, une joie de vivre et de rire, et une facilité d'écoute. Comme l'unique discipline dans laquelle il excellait à l'école était l'indiscipline, il n'y est pas resté longtemps. C'est à cette époque qu'il a découvert le théâtre. Il a suivi les enseignements de Niels Arestrup, Philippe Léotard, a travaillé avec Roberto Petrolini, du Piccolo Théâtre de Milan, et fait un stage auprès de Maurice Bénichou. Et comme les voyages forment la jeunesse, il en a usé, et en abuse toujours (en ce moment il rentre du Népal).

De l'acteur au metteur en scène

Il a joué dans une dizaine de pièces, dont Boeing-Boeing de Camoletti, et a interprété pour le cinéma des petits rôles, notamment pour Zulawsky. C'est avec l'aventure Guitry et la création de sa compagnie, le Septentrion, qu'il découvre l'amour de la mise en scène et délaisse sa carrière de comédien. L'aventure Guitry regroupe Les Pièces en un acte, Quoi de neuf Guitry ? et Une nuit avec Sacha Guitry, dont il signe la première mise en scène. Grâce à ces pièces, il se fait connaître du public et de la profession. Mais c'est avec La Surprise de l'amour, de Marivaux, que Christophe Luthringer s'est vraiment démarqué. Cette pièce a fait un carton en Avignon, à Paris (théâtre Grévin) et en Afrique.

L'homme
qui a dit oui !

En 1999, il nous surprend (pour ma part, il me surprendra toujours) en choisissant Oui de Gabriel Arout. Cette pièce se trouve être bien loin du Boulevard et du marivaudage. Arout parle de la barbarie humaine en mettant en scène deux personnages diamétralement opposés. Un juif (Pascal Laurens) et un officier des terribles sections d'assauts allemandes (Patrick Martinez) ont été réunis dans une cellule par des nazis qui espéraient se régaler d'un combat sanglant. Or le loup ne mangera pas l'agneau. À travers ce texte, Luthringer nous dit sa difficulté de comprendre l'être humain et toute sa foi qu'il a en l'homme. Après deux festivals off d'Avignon, une longue tournée, ce spectacle arrive enfin à Paris.
Paru le 14/04/2001