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D.R.
Interview
Macha Méril
pour “Feu sacré”

D'après des écrits de George Sand et sur la musique de Frédéric Chopin, Macha Méril et Jean-Marc Luisada nous font vivre la relation passionnante de deux êtres d'exception.
Ce spectacle inclassable vous met en joie, comment est-il né ?
Je suis tombée un jour sur ces textes de George Sand réunis par Bruno Villien, ils m'ont enthousiasmée. Je rêvais d'en faire un spectacle avec l'immense pianiste Jean-Marc Luisada et je me suis payé le culot de lui demander s'il accepterait, ce qu'il a fait. C'est inouï ! Puis j'ai demandé à Simone Benmussa, l'amie à qui je dois tant de choses, qui nous a quittés l'année dernière, de me composer le spectacle. Le reste est né de ce grand enthousiasme partagé à trois.

George Sand a été incomprise, la musique de Chopin dénaturée, que représentent-ils pour vous ?
Jean-Marc et moi avons mené une réflexion autour de toutes les bêtises qui ont été véhiculées par les détracteurs de ces deux génies. George Sand était une femme exceptionnelle. Il suffit de lire ce qu'elle écrivait pour voir que sur l'Europe elle était visionnaire. C'était une femme de tête, une grande amoureuse, une philosophe, une cuisinière... Elle était généreuse et représente pour moi le comble de la féminité. Je me demande comment elle a fait tout ça il y a deux siècles, j'en suis baba ! Elle a refusé de se laisser récupérer par les mouvements féministes, c'est ça la vraie modernité ! Plus qu'un grand écrivain c'était une femme d'opinion, de réflexion, c'est comme ça qu'il faut la connaître et la présenter. Chopin... On croit trop souvent que parce qu'il a écrit "des tubes", sa musique est facile donc méprisable. Quelle erreur ! C'est tout simplement le début de la musique contemporaine ! Jean-Marc qui joue et interprète le musicien est un grand spécialiste, il est allé à Varsovie étudier les partitions d'origine, il s'est intéressé à la manière dont il jouait lui-même.

A-t-on tendance à oublier ce qu'était réellement l'époque romantique ? Un vent de liberté...
Mais oui ! On en a une idée complètement fausse. C'était l'époque des scientifiques, des encyclopédistes, c'était la découverte de l'atome et du MOI. Les intellectuels et les artistes étaient des êtres complets, et elle et lui se sont aimés sur la défense de la Pologne contre la Russie alliée à la France. Leur grand coup de foudre était intellectuel avant tout.

Vous avez fait un triomphe en province, au Japon... Vous êtes à Paris pour seulement quatre représentations !
Nous attendions d'avoir une salle idéale dont les dates de disponibilité entraient dans le calendrier de Jean-Marc ! L'acoustique de Mogador (1 700 places) est parfaite. La rareté est la vertu de ce spectacle magnifique, un peu comme pour l'opéra !

Macha Méril, auteur, nous réserve-t-elle une autre surprise ?
Je sors un livre le 1er avril chez Albin Michel : Ce soir c'est ta fête, un roman psychologique et astronomique, une idée que personne n'a eue avant moi !
Jeanne Hoffstetter
Paru le 12/04/2006
FEU SACRÉ
THÉÂTRE MOGADOR
Du lundi 20 mars au vendredi 12 mai 2006

TEXTES/MUSIQUE. C'est George Sand qui parle, de sa belle langue sincère et réfléchie. Chopin l'écoute et lui répond par des musiques, composées pendant les années de leur longue liaison. Qu'est-ce que l'amour entre deux créateurs, entre deux protagonistes du romantisme, deux stars, chacun dans son domaine?

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