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D.R.
Portrait par François Varlin
James Thiérrée : liberté et légèreté
“La Symphonie du hanneton” au théâtre du Rond Point

Pour bien comprendre James Thiérrée, il faut renoncer à lui coller une étiquette, à le cataloguer, à lui demander qui il est. La seule définition qui lui convienne est celle d'un artiste libre.
Lorsque l'on grandit dans un cirque, on est promis à un bel avenir de saltimbanque. Mais lorsqu'il s'agit du cirque familial, qui lui-même s'affranchit des codes traditionnels pour évoluer vers une forme théâtralisée de cirque nouveau répondant aux beaux noms de Cirque Bonjour, Cirque Imaginaire, Cirque Invisible, on comprend que James Thiérrée ait grandi sous les auspices de l'indépendance et de la tolérance. Petit-fils de Charlie Chaplin, formé aux techniques de l'acrobatie, du trapèze et du violon, il a côtoyé toutes les formes d'arts de la piste, de la scène et du cinéma sous la direction de grands noms, comme Philippe de Broca, Coline Serreau, Beno Besson ou Bob Wilson, pour restituer dans ses spectacles une impulsion, un jeu, un plaisir d'être en scène, en toute liberté.

Une marque de fabrique

Avec La Symphonie du hanneton, dont le succès ne se dément pas depuis 1998, James Thiérrée fait appel à un monde poétique, magique, onirique. "La définition de ce spectacle, c'est l'antidéfinition. La curiosité est trop ma religion pour favoriser une direction plus qu'une autre. Le cirque m'a donné une très grande tolérance. Je suis dans le domaine de l'évocation. J'utilise beaucoup de techniques de cirque, mais je me situe aussi dans la pantomime, le chant, la musique, de manière totalement invertébrée. Je cultive une forme qui se rapproche du cirque." Un divertissement aussi libre et léger que James, qui invite le public à projeter ses
fantasmes, à partager une impulsion, la fragilité d'un moment avec les artistes. Depuis sept ans, le spectacle a bougé, évolué, mais on l'aura compris, cette évolution est la marque de fabrique de James Thiérrée.

Un jeu avec le public

"Il n'y a pas d'effets spéciaux incroyables, le décor est assez minimaliste, les idées sont marrantes, intrigantes ou émouvantes, ce n'est pas une révolution. C'est l'humanité qui passe, on sort du tape-à-l'œil pour rentrer dans quelque chose d'un peu vrai. C'est un jeu que l'on partage avec le public." Un jeu. Jusque dans la conception et l'élaboration du spectacle, un enchaînement, une accumulation d'idées, des associations, des transitions d'un objet à un autre, un moment comique qui devient acrobatique. Tel un système de poupées russes, où chaque idée en referme une autre, crée la surprise. "La légèreté du moment présent est mon idole, le théâtre n'est pas un art figé. C'est un spectacle libre ; libre de ne pas appartenir à une famille. J'ai cette indépendance, une forme d'inconscience de mon appartenance, de mes origines."
Paru le 20/05/2005